Hôpital Central de Yaoundé. Le Minsanté interdit l’application de la nouvelle tarification
(Lurgentiste.com)- L’hôpital Central de Yaoundé (HCY) devra attendre l’accord du ministère de la Santé publique avant de mettre en œuvre sa nouvelle tarification des actes médicaux et paramédicaux. Dans une correspondance datée du 21 février 2023 dont L’œil du Sahel a eu copie, Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique (Minsanté) demande au Pr Pierre Joseph Fouda, le directeur de cette formation sanitaire (Fosa) publique, de « rapporter votre nouvelle tarification et me rendre compte des diligences y relatives en temps réel».
C’est que, cet établissement hospitalier public a décidé depuis le 1er février dernier, d’une augmentation de la tarification desdits actes. Sur sa page Facebook le 17 février dernier, dans un avis aux usagers, l’hôpital a publié la première partie du tarifaire des examens réalisés au sein de leur laboratoire nationale. Informé de la situation et au regard de ces « nouveaux tarifs qualifiés d’excessifs » par la population, le Minsanté conteste la légalité de cette décision. Ce d’autant plus qu’elle a été prise « en marge de la réglementation en vigueur et sans mon avis préalable », écrit Manaouda Malachie.
En effet, la décision prise par le Pr Pierre Joseph Fouda « viole les dispositions du décret du 24 avril 1963 portant fixation pour la santé publique, des tarifs des consultations, visites, accouchements, certificats médicaux ainsi que la valeur des lettres clefs de la nomenclature des actes professionnels qui restent et demeurent le référentiel en la matière », le lui rappelle le Minsanté. Et ce dernier de poursuivre : «S’il est évident que ce décret fédéral est en cours de révision, il reste cependant que votre démarche, même si elle devrait être envisagée, ne peut que s’inscrire dans la dynamique des travaux en cours, mais jamais dans le cadre d’un acte isolé et unilatéral de votre part ».
Ligne de défense
De sources proches du dossier au Minsanté, une tarification nationale standardisée est en effet en projet à la Direction de l’Organisation des soins et de la technologie sanitaire. Du côté de l’HCY, l’on parle plutôt d’une harmonisation de ladite tarification. Dans le document de changement dudit système de tarification au sein de cet hôpital dont nous avons eu copie, le staff a procédé à des simulations. Ainsi, une patiente hospitalisée pour trois jours à la maternité après un accouchement devra désormais payer un maximum de 30 000F après trois jours, contre 40 000F dans l’ancien système, pour 10 jours.
A en croire l’hôpital, ce nouveau système de tarification vise à améliorer la qualité de la prise en charge en réduisant les délais de soins et la durée de l’hébergement, payer le juste prix en fonction de la charge de travail moyenne, réduire les contestations de frais d’hébergement et de soins en donnant une meilleure lisibilité. Selon notre source, celle-ci a d’ores et déjà été suspendue. Des discussions seraient en cours avec la hiérarchie à ce propos.