Grève dans les hôpitaux. Les officiels craignent une récupération politique du mouvement

(Lurgentiste.com)- « Regroupement et troubles à l’Ordre public ». Tel est le motif d’arrestation qui a été servi aux personnels de santé grévistes interpellés lundi dernier à Yaoundé, pendant leurs auditions.  Une raison qu’ils trouvent « aberrant » parce que « c’est depuis le 22 mai que nous manifestons pacifiquement ici et sommes encadrés par les forces de l’ordre », indique Richard Tchapda, responsable syndical.

En réalité les autorités administratives et policières camerounaises craignent une récupération politique du mouvement. Pour cela, ils ont fait promettre aux grévistes de ne pas se laisser infiltrer par des mouvements politiques. En retour, « Nous avons eu la promesse du Préfet du Mfoundi d’encadrer ce mouvement qui est sommes toute citoyen », précise celui qui est par ailleurs major adjoint à l’hôpital Central de Yaoundé. A leur niveau aussi, « Nous encadrons pour qu’il n’y ait pas des infiltrations et des récupérations politiques. C’est l’un de nos challenges aujourd’hui », poursuit ce dernier.

Solidarité

La grève est rendue à sa 3e semaine. Ces personnes revendiquent entre autres de meilleures conditions de travail, la contractualisation des 27 000 personnels temporaires et occasionnels des hôpitaux publics.  « Toutes ces personnes qui manifestent sont impliquées dans la santé de près ou de loin. Certains sont des fonctionnaires, temporaires, infirmiers, contractuels. C’est par solidarité que nous sommes là parce que nous travaillons ensemble et nous ne pouvons pas admettre de travailler avec des personnels démotivés », explique Richard Tchapda.

L’interpellation lundi dernier d’une vingtaine d’entre eux n’a en rien entamé leur motivation. D’ailleurs, ils sont décidés à manifester jusqu’à l’obtention des revendications formulées. Au regard de cette pression et détermination, une autre réunion s’est tenue ce 6 juin à la Primature, avec le Pr Séraphin Magloire Fouda, le Secrétaire général des services du Premier ministre (SGPM).

« Au terme de la réunion, il nous a dit qu’il attendait le chef du gouvernement pour lui faire des propositions de sorties de crise qui pourront se traduire par la création d’un comité pour résoudre les problèmes avec un chronogramme bien précis. Nous attendons », indique Sylvain Nga Onana, président de CAP/Santé. En d’autres termes, « Les négociations sont déjà au niveau du PM. Désormais, tout sera fait à son niveau d’après nos interlocuteurs. Ils nous ont dit de croire que le gouvernement veut réellement résoudre leur problème. Donc nous attendons », dit-il. Mais entre temps, « La grève continue ».

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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