Grand-Nord. La prévalence des hépatites virales est élevée

(Lurgentiste.com)–  Au Cameroun, la prévalence de l’hépatite B est de 11,2%. En d’autres termes, plus de quatre millions de personnes souffrent cette maladie. Celle C est de 3% selon la Société Camerounaise de Gastro-entérologie. Ce qui fait que le pays est l’un des plus touchés en Afrique et dans le monde. Pour ne rien arranger, les régions septentrionales ont les prévalences les plus élevées du pays. L’Adamaoua, avec une prévalence estimée entre 8 et 15%, est qualifiée de « zone de moyenne endémicité ».

L’Extrême-Nord et le Nord enregistrent un taux de prévalence supérieur à 15% (soit 21% pour la première et 18% pour la 2e). Ce sont ainsi « des zones de forte prévalence ». Dans le Nord et à l’Hôpital Régional de Garoua précisément, 1 153 cas d’hépatite virale B ont été enregistrés entre juin 2019 et juin 2022, selon le Dr Mohamadou Abdou Galdima, hépato-gastro-entérologue au sein dudit hôpital. Cependant, « seulement 266 malades ont pu faire le bilan minimal nécessaire pour une prise en charge adéquate ; soit 23% et donc moins du quart des patients », regrette ce dernier dans les colonnes du journal régional L’œil du Sahel.

La tranche d’âge la plus touchée est celle comprise entre 20 et 39 ans informe l’hépato- gastro-entérologue. Ceux-ci représentent 71% des malades « et les hommes sont majoritaires, avec 68,4% ». Concernant l’hépatite virale C, sa prévalence globale est de 6,5 % et dans la région du Nord et atteint plus souvent les sujets de plus de 50 ans. Pour justifier ces chiffres élevés dans le Grand-Nord, le Dr Mohamadou Abdou Galdima convoque trois principaux éléments.

Il s’agit du manque d’informations sur les hépatites virales, de « l’extrême pauvreté » des populations et du cout élevé des examens. « Il est vrai que le traitement devient de plus en plus accessible sur le plan du coût mais le bilan pré-thérapeutique qui englobe les examens de sang et l’échographie sont coûteux. C’est en résumé ces quelques raisons qui expliquent ces taux élevés », dit-il. A l’occasion du mois de dépistage et de sensibilisation contre les hépatites virales, ce spécialiste n’a pas manquer d’insister sur les conséquences qu’elles entrainent dont la cirrhose de foie, l’ascite. Mais aussi et surtout, le volet prévention qui « est important », pour éviter la maladie.

L’on peut ainsi citer le dépistage en masse des adultes et des adolescents ; la vaccination des contacts « c’est-à-dire des personnes proches du malade », et la vaccination des enfants contre l’hépatite virale B précisément. « Les enfants de 0 à 11 mois, après trois doses sont immunisés à vie contre l’hépatite B », rassure le Dr Galdima. Non sans inviter les mamans à respecter le calendrier vaccinal. « Les objets tranchants ou piquants doivent être à usage unique. Il faut l’usage des préservatifs lors des rapports sexuels », prescrit ce dernier.

A noter que quoi que « dangereuses », il existe un traitement contre celles B et C. Par exemple, l’hépatite virale C a un traitement qui dure trois mois quand on n’a pas de cirrhose et pratiquement tout le monde en guéri.

 

 

Bon à savoir

L’hépatite C se contamine davantage à travers le sang : soit par la transfusion sanguine, soit par l’utilisation des mêmes aiguilles lors des injections ou les soins dentaires, ou même lors d’une opération chirurgicale. Pour l’hépatite B par contre, la transmission peut se faire par quatre voies : les contacts sanguins, les rapports sexuels non protégés, la transmission materno-foetale et la transmission horizontale précoce entre les enfants. « C’est dire qu’un enfant peut transmettre l’hépatite B à un autre enfant lors des jeux où il peut y avoir des bagarres, des morsures etc. Pour ces hépatites virales chroniques c’est-à-dire qui évoluent au-delà de six mois, on ne ressent aucun symptôme dans 8 à 9 cas sur 10. Toutefois, si le virus se multiplie en grande quantité, il peut endommager le foie de façon progressive. Lorsqu’environ 80% du foie est endommagé et remplacé par de la cicatrice appelée fibrose, on parle donc de cirrhose de foie. Et le foie ne fonctionne plus de façon optimale. C’est alors la porte ouverte à beaucoup de complications et au cancer du foie ».

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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