Grand-Nord/Est. Le Covid-19 affecte la lutte contre la malnutrition
Les statistiques de la malnutrition chez les enfants de 0 à 5 ans dans les régions de l’Est et de la partie septentrionale ne sont guère reluisantes. C’est du moins ce qu’indique l’enquête SMART (Standardized Monitoring and Assessment for Relif and Transition), réalisée en 2018. A l’Extrême-Nord, le taux de prévalence de la malnutrition est de 35,9%. Ce qui classe « La fille ainée du Renouveau » première au niveau national. Les chiffres de la région « Du soleil Levant » eux, parlent de 35,4%. L’Est, 2e au niveau national, se trouve ainsi dans une situation d’alerte au même titre que la région du Nord classée troisième, avec un taux de prévalence de 30,6%. Celle de l’Adamaoua, avec un taux de malnutrition aiguë de 28,7% est la dernière de ce lugubre classement.
Pour ne rien arranger, l’engagement pris par les communes d’allouer 1% de leurs budgets annuels issus des fonds propres pour appuyer les actions de nutrition, prioriser les projets sensibles à la nutrition dans le choix des investissements publics issus des crédits transférés et la collaboration entre les communes et les formations sanitaires dans le but de mutualiser les moyens et les ressources pour adresser efficacement cette problématique, est hypothéquée par la crise sanitaire mondiale du Covid-19 depuis 2020. En effet, depuis 2020, les maires membres du Réseau des communes du Cameroun pour la nutrition (Recc-nut) créé la même année peinent à soutenir la lutte contre la malnutrition dans leurs municipalités.
En lieu et place de cette croisade contre ce mal tel que se l’étaient fixés ces magistrats municipaux comme ambition, ils se sont vus être au centre de la lutte contre le Covid-19. Ceci, à travers les campagnes de sensibilisation et l’acquisition du matériel de prévention en faveur des couches défavorables. Résultat des courses, ils sont impuissants à mener efficacement des actions contre la malnutrition. Ce d’autant plus que la pandémie a entrainé la chute drastique des recettes suite aux mesures gouvernementales accordant des faveurs à certains contribuables dont les activités ont été touchées par les restrictions
Mais, pour sortir de ce blocus, les communes ont initié le projet de résilience et de valorisation de l’intercommunalité pour la promotion des bonnes pratiques de nutrition, de la vaccination, de l’enregistrement des naissances et du leadership municipal pour une gouvernance locale en faveur de la protection des 1000 premiers jours de l’enfant, dans le contexte de lutte contre le Covid-19 dans les communes des régions sus-évoquées. A ce jour, ce réseau compte plus de 60 communes membres réparties dans les régions de l’Est, l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême Nord.