Gestion du Coronavirus. Passe d’armes entre Manaouda Malachie et Jean Michel Nintcheu
Au Cameroun, la gestion du coronavirus cristallise les attentions. Elle vient d’ailleurs de donner lieu à une passe d’armes entre Jean Michel Nintcheu et Manaouda Malachie. C’est qu’une semaine après, la sortie du député SDF sur la gestion de cette crise sanitaire par le ministre de la Santé publique (Minsanté) continue de faire des vagues.
Dans un pamphlet largement relayé sur les réseaux sociaux et dans la presse le 13 juillet dernier, l’élu de la nation a accusé Manaouda Malachie « de faits d’opacité, de surfacturations, de collusions et de conflits d’intérêts relativement à la gestion de la pandémie de covid-19 dans son ensemble ». Des accusations auxquelles le Minsanté a réagi, au cours de sa visite de travail à Ebolowa le 17 juillet dernier.
« Je voudrais déplorer le fait qu’un député de la République puisse se déporter sur des réseaux sociaux pour poser une question sur un sujet aussi préoccupant, alors qu’il y a un mécanisme du contrôle de l’action gouvernementale qui est bien connu », argue-t-il. A en croire Jean Michel Nintcheu, le Minsanté a délibérément « choisit d’esquiver les parlementaires durant toute une session et préfère opter pour une conférence de presse».
Or, « Il se trouve que je n’ai pas reçu une interpellation par l’Assemblée nationale pour pouvoir répondre de tout ce qui est dit », se défend Manaouda Malachie. La question des sites de prise en charge des patients, notamment le Mbappé Leppé, centre agrée Covid-19, qui « n’a pas de lits et de toilettes » car « Un contrat de location de toilettes d’un coût de 100 millions de Fcfa par mois pose problème », a aussi fait l’objet d’une réponse de la part du Minsanté.
« Pour une personnalité vivant à Douala comme lui, il serait loisible de se rendre au stade Mbappé Leppé, pour constater qu’il y’a plus de toilettes mobiles », rétorque-t-il. Le député SDF n’en démord pas et soutient que « le compte d’affectation de lutte contre le covid-19 de 180 milliards sera détourné en masse et en bandes organisées ». A ce propos, le Minsanté indique que « S’il était passé voir le ministre des Finances, il comprendrait que le fonds de dotation spécial n’est pas encore opérationnel ».