Faux médicaments. L’Etat du Cameroun perd 33 milliards de Fcfa chaque année
(Lurgentiste.com)- Les médicaments constituent l’un des pôles les plus élevés des dépenses de santé des ménages au Cameroun. Soit 50% environ, d’après le ministère de la Santé publique. Malheureusement, le secteur informel contrôle 40% du marché du médicament, d’après une étude de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (ONPC). L’on retrouve à peu près 20 à 25% de médicaments contrefaits sur le marché national.
C’est ainsi que l’Etat perdrait près de 33 milliards de Fcfa à travers la contrebande et la contrefaçon. Soit 7,0% des dépenses de santé, informe le Minsanté. En effet, en raison de ces des circuits informels, l’Etat qui assure l’approvisionnement des pharmacies à travers la Cename ne bénéficie pas au premier chef de ces retombées financières. Mettre ainsi un terme « à l’anarchie sévissant dans ce secteur permettra non seulement de protéger les populations, mais aussi d’aider l’Etat à engranger de gros bénéfices », soutient le Minsanté.
Voilà en partie pourquoi le gouvernement entend mettre sur pied « à moyen terme », une Agence Nationale du médicament du Cameroun. L’annonce a été faite le 1er novembre dernier par Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, sans toutefois dévoiler les missions qui seront dévolues à cette agence spécialisée. Néanmoins, sa mise sur pied s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les faux médicaments et la vente illicite des produits pharmaceutiques (VIM).
« Cependant, il convient de souligner que cette répression à venir n’occulte en rien toutes les actions déjà menées en faveur de la lutte contre le médicament de la rue », précise le Minsanté. Et ce département ministériel de lister des saisies -destruction de plusieurs de 206 stocks en 2021; 150 poursuites judiciaires toujours l’année dernière, une dizaine de personnes condamnées avec sursis de 30 jours à 2 ans de prison.
La surveillance effective du marché pour éviter l’infiltration dans les structures du Système National d’Approvisionnement en Médicaments (SYNAME) et le contrôle à l’importation qui a permis de détecter des conteneurs de produits pharmaceutiques non conformes ne sont pas en reste. « La lutte s’est poursuivie cette année avec l’intensification des saisies de stocks dans les grands sites de la cité capitale », fait savoir ce ministère.
A noter aussi que le Minsanté est engagé dans une vaste campagne de sensibilisation/ répression, avec les ministères impliqués dans la lutte. En outre, une convention de collaboration a été signée avec les Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC), pour la fermeture des boutiques et vente des médicaments.
Pour rappel, « Tout médicament vendu hors du circuit normal est considéré comme faux car mal conservé et on ne peut plus retracé ce médicament. De plus, pour la santé, ce sont des produits toxiques. Le médicament est un produit fabriqué en industrie avec tous les éléments qu’il faut. Lorsqu’il est mis dans de mauvaises conditions il devient toxique et contient tous les éléments qui peuvent même concourir à des cancers », insiste le Dr Franck Nana, président de l’ONPC.