Extrême-Nord. Le Pian refait surface à Mokolo

 1821 cas de cette maladie infectieuse ont été notifiés dans 20 établissements scolaires.

Le District de santé de Mokolo est de nouveau frappé par le Pian. Une flambée de cas suspects a été notifiée, depuis le 29 octobre 2018, après observation « de plaies » survenant chez les élèves dans deux écoles primaires de Mokolo par le préfet du Mayo-Tsanaga. Ainsi, au 20 novembre 2018, l’on compte 1 821 cas notifiés dans 23 établissements scolaires (22 écoles primaires et 01 école secondaire), pour une population scolaire exposée de 11079 élèves.  Et ce chiffre total des cas de cette maladie infectieuse qui affecte la peau, les os et le cartilage n’intègre même pas les cas notifiés à Tourou, ni ceux présents hors des établissements scolaires. Six Aires de santé sont touchées : Mokolo 1, Mokolo2, Ldamang, Toufou, Zileng et Mandaka Chechem. Cette dernière Aire de santé est d’ailleurs la moins touchée, avec un seul cas suspect enregistré, alors que celle de Mokolo 1 caracole en tête, avec 1481 cas suspects notifiés sur une population estimée à 33 237 âmes. L’on apprend ainsi que la tranche d’âge la plus touchée est celle de 7-8 ans, suivie de celle de 9-10 ans et de 11-12 ans. Justement, cette maladie s’attaque particulièrement aux enfants de moins de 15 ans, principalement entre les âges de 6 et 10 ans.

La surveillance et l’investigation font état entre autres, de l’intensification de la sensibilisation sur la promotion de l’hygiène et salubrité en communauté Seulement, l’équipe fait face à des difficultés comme les indisponibilités des intrants de prise en charge (dans l’attente des intrants promis) dans les établissements scolaires affectés. Les prochaines étapes prévoient entre autres, une évaluation des besoins hors des établissements scolaires ; la poursuite de la prise en charge des cas et cas-contacts dans le DS, sans oublier la sensibilisation et promotion des bonnes pratiques d’hygiène et de salubrité. Rappelons qu’en octobre 2018, cette maladie avait été déclarée toujours dans le DS de Mokolo. Depuis 2007, le Pian fait partie de la liste OMS des 17 maladies tropicales négligées. Son éradication mondiale est en cours, et annoncée pour 2020. Le pian est une maladie qui a ravagé l’Afrique jusqu’aux années 1950 qui entraîne une infection cutanée pouvant ensuite s’étendre et produire des lésions dans les tissus profonds, notamment osseux, par contiguïté. Le pian n’est pas une maladie mortelle, mais elle est douloureuse, défigurante, socialement stigmatisante. Non traitée, elle entraine un handicap définitif dans 10 % des cas. Dans la prise en charge des cas, le Minsanté prévoit pour l’exercice 2019, de promouvoir la détection précoce de la Lèpre, du Pian, et de l’Ulcère de Buruli.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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