Extrême-Nord. 15% de la population vit avec l’hépatite B

Plus grave, peu de personnes connaissent les dangers de cette maladie.

 

La région de l’Extrême-Nord brille à nouveau par des statistiques peu reluisants. Cette fois, elles concernent l’hépatite virale B. Le taux de prévalence des personnes vivants avec cette maladie dans l’une de ces régions septentrionales est de 15%. C’est du moins ce qu’affirme l’Association « Africa Health Challenges ».  « Et le pire dans tout ça, peu de personnes ne connaissent exactement le danger de cette maladie qui représente aujourd’hui un véritable problème de santé publique », déplore Isaac Lekeng Nongni.

Il est le présent de cette organisation sociale des personnels Sanitaires pour la plupart exerçant dans l’Extrême-Nord dont l’un des objectifs est de lutter pour l’éradication des hépatites virales en Afrique. « Notre objectif, à terme, c’est d’éradiquer l’hépatite », confirme ce dernier. Pour cela, l’association a ciblé les élèves. Car, « Pour atteindre cet objectif, nous avons estimé que les jeunes et surtout les élèves pouvaient être un bon relais pour faire passer le message. Si les jeunes sont déjà conscients, ils peuvent déjà transmettre le message de prévention, les modes de transmission, la disponibilité du vaccin, etc. », croit-il savoir.  Sauf que dans cette région toujours, près de 25 % des personnels sanitaires sont touchés par cette maladie. Soit un travailleur sur quatre.

750 000 personnes atteintes

A l’occasion de la journée mondiale des hépatites virales le 27 juillet 2019, le Cameroun avait été classé parmi les 17 pays les plus touchés d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  Les statistiques sur la prévalence des hépatites virales dévoilées au cours de l’atelier du bureau régional sur les hépatites le 2 juillet sont préoccupantes. Au Cameroun, près de 750 000 personnes sont atteintes des formes d’hépatites virales A, B et C. Soit un taux de prévalence de près de 10% de la population totale du pays.

Le bureau régional de l’Afrique d’Epicentre, fait ainsi état d’une prévalence en hausse de près de 5% au cours des 10 dernières années. Les milieux carcéraux sont les plus touchés par cette maladie. Les hépatites virales sont la cause de près de 10 0000 décès par an, à en croire la Société Camerounaise de gastroentérologie (SCG).  L’hépatite B est la plus répandue et est responsable de deux complications à savoir la cirrhose et le cancer du foie. Son taux de prévalence est de 12% et celui de l’hépatite C, 13%.

Le vaccin comme arme fatale

D’où la nécessité de promouvoir le vaccin.  «Le vaccin contre l’hépatite B administré à la naissance, conjointement avec la vaccination du nourrisson, prévient 95% des nouvelles infections », soutient Phanuel Habimana, représentant de l’OMS au Cameroun. L’étude de Médecin sans frontières (MSF) et Epicentre menée dans 16 hôpitaux de toutes les régions montre que seulement 23% des travailleurs de santé interrogés avaient reçu au moins une dose du vaccin contre l’hépatite B. Pourtant, ce personnel médical mentionne qu’il est important d’augmenter la couverture du dépistage et des traitements. Une principale lacune à combler pour atteindre les objectifs mondiaux d’élimination d’ici 2030.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. Haroun dit :

    Bjr
    Que faites vous des personnes infectées par l’hépatite B, puisque la solution que vous apportez selon cet article ne concerne que les personnes non infectées par administration du vaccin. On ne peut pas éradiquer l’hépatite B si vous ne prenez pas en charge les personnes infectées.

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