Drame de Kumba. Paul Biya instruit la prise en charge immédiate des blessés

Les cas graves ont été évacués dans les structures sanitaires plus adaptées à leur délivrer des soins adéquats dont Buea et Mutenguene. L’annonce est contenue dans la déclaration faite par René Emmanuel Sadi, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.

L’onde de choc traverse encore le Cameroun. 24 heures après, le pays tout entier continue de porter le deuil après l’attaque dont a été victime hier 24 octobre, le complexe scolaire privé dénommé « Mother Francisca International Bilingual Academy » de la ville de Kumba, région du Sud-Ouest. En fait, un groupe de près d’une dizaine « de terroristes, munis d’armes de guerre et constitués en véritable commando, a fait irruption à bord de trois motocyclettes », a précisé René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.

Ceux-ci ont alors « ouvert le feu sur les pauvres enfants qui étaient là pour étudier », relate Chamberlain Ntou’ou Ndong, préfet du département de la Mémé.  06 élèves assassinés, soit 5 filles et un garçon, tous âgés entre neuf 9 et douze 12 ans et 13 blessés, soit 10 filles et 3 garçons. Tel est le bilan dressé hier par le Mincom, dans sa déclaration. De ces blessés, 7 cas sont avérés préoccupants, poursuit le porte-parole du gouvernement.

La salle de classe témoin du drame: « Un enfant qui va à l’école n’a pas le droit de mourir parce qu’il veut aller à l’école ».

Bien plus, « Ce bilan peut s’alourdit du jour au lendemain », a prévenu le préfet du département de la Mémé. Et l’autorité administrative de poursuivre : « Nous avons pour un départ fait évacuer ces élèves dans les structures hospitalières beaucoup plus adaptées c’est-à-dire à Buea et à Limbe et les autres qui étaient beaucoup moins affectés sont entrain de suivre leurs soins ici dans les structures hospitalières de la ville de Kumba ». Selon Rene Emmanuel Sadi, d’autres blessés ont été transféré à Mutengene.

Traumatisme

Par ailleurs, informé de la survenance de cette tragédie, Paul Biya a instruit la prise en charge immédiate des blessés a souligné le Mincom. « De même, les autorités administratives locales, mobilisées de manière optimale, ont veillé au transfert des dépouilles des victimes à la morgue de l’hôpital de district de Kumba », informe ce dernier. Un hôpital qui a reçu en mai dernier, un important don de matériel en équipements médicaux. Soit une ambulance médicalisée, 100 lits avec matelas, des kits chirurgicaux et quatre appareils de radiographie et d’échographie.

Le moins que l’on peut dire, c’est que ce drame a créé une certaine psychose au sein d’une population déjà traumatisée par 4 années de crise dans ces régions anglophones. « A l’heure actuelle, les populations de Kumba sont sérieusement affectées par ce drame, continuent à pleurer et nous sommes là pour les réconforter et trouver des mesures adéquates pour mettre un terme à ce genre d’affaires à Kumba. Ils ont touché la partie la plus vulnérable de la population », fait savoir Chamberlain Ntou’ou Ndong. En effet, « Dans le Noso, la situation est difficle depuis des années. Cette population est en souffrance depuis », regrette le Dr Laure Menguene, psychologue et Sous-directeur de la Santé mentale au ministère de la Santé publique. A en croire cette dernière « La psychose est déjà dans la population. Cela va s’aggraver ». La psychologue indique que qu’il existe de réels « risques de suicide chez des personnes affectées directement ou pas ».

Préfet de la Mémé: « Ils ont touché la partie la plus vulnérable de la population ».

Fort heureusement, « il y a des acteurs en santé mentale dans la zone. Pour les familles, c’est extrêmement difficile. Il faut vraiment un accompagnement psychologique », insiste le Dr Laure Menguene. Laquelle réitère qu’un dispositif a été mis sur pied au plan national, « pour palier à ce type de problème ». Il s’agit du call center 1511. « Pour le moment, seuls les numéros Camtel passent », précise la psychologue.

Le gouvernement pour sa part condamne « un acte terroriste d’une cruauté et d’une barbarie insoutenables perpétré contre des jeunes innocents » et « transmet aux familles si durement éprouvées, les sincères condoléances du chef de l’Etat, son excellence Paul Biya, ainsi que la compassion émue de la Nation tout entière ».

Compassion et vague d’indignation nationale et internationale.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. 26 octobre 2020

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