Dania Ebongue met en scène son combat contre l’obésité

C’est à travers « Pourquoi et comment j’ai perdu 50 Kg ». Le film documentaire de 70 minutes sera projeté en avant-première ce 17 juillet 2020 à Yaoundé. 

Dania Ebongue tient d’emblée à faire une précision : Il n’est plus tout à fait le même homme. Parce qu’il se sent plus léger sur le plan physique. « Dans la tête aussi ça va mieux parce qu’on porte mieux son corps ; on se sent plus serein, on est moins malade, on a moins de problèmes cardio-vasculaires et on a surtout un sommeil plus léger, plus doux », confie le journaliste en service à la Cameroon radio television (Crtv).

Avec plus de 153 Kg du fait d’une « mauvaise hygiène de vie », il était « en situation d’obésité (accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé : Ndlr)», reconnait-il. Car, « Plus de 153 kilos c’était la ligne rouge que j’avais déjà dépassé. Je ne marchais plus, mon cœur chancelait, j’avais beaucoup de problèmes de santé, de nerfs », relate ce dernier.

Il a fini par développer des problèmes cardio-vasculaires. L’alerte a été donnée alors qu’il était en mission à l’étranger. « Je me suis levé en plein juillet 2019 à la Can en Egypte et mon pied droit ne m’obéissait plus, puis le gauche trois jours après. J’ai quitté l’Egypte presque en rampant et à Yaoundé au bout de quelques séances de kinésithérapie sans succès, on m’a demandé de perdre du poids sinon la situation allait s’empirer », explique Dania Ebongue dans une interview accordée au magazine « Ma Copine ».

Diagnostic

Il fallait donc perdre 50 kilos pour sauver sa vie. D’ailleurs, les spécialistes consultés au rang desquels un cardiologue, kinésithérapeute et rhumatologue, étaient tous unanimes. « Il fallait commencer par une cure d’amaigrissement. Et lorsque j’ai rencontré ma diététicienne et à l’aide de quelques autres conseils, je me suis résolue à travailler pour sauver ma vie », confie celui qui est par ailleurs président de l’Association des blogueurs du Cameroun (ABC).

Le combat a duré huit mois. Il a été meublé de privations, plus de discipline alimentaire, plus de repas à une certaine heure, davantage de sport, d’exercices physiques. « Pour un corps habitué à manger n’importe quoi, à n’importe quelle heure, à n’importe quel moment, c’était un peu pénible », avoue-t-il. Mais, « Au bout de 8-9 mois et bientôt un an que je fais ce sacrifice, ça fait déjà parti de moi », s’enorgueillit-il.

Perspectives

Mais le plus important aux yeux de ce spécialiste de Communication et Action publique internationale n’est pas le nombre de kilo perdu. « 50 kilos, c’est un chiffre qui force l’admiration, qui peut faire applaudir. Mais perdez trois, quatre, cinq, 10, c’est déjà ça», conseille-t-il. Pour une meilleure sensibilisation des jeunes et des adultes sur la nécessité d’adopter une alimentation saine, Dania Ebongue a mis en scène « Pourquoi et comment j’ai perdu 50Kg ».

C’est un film documentaire de 70 minutes qui relate son combat contre l’obésité et fait intervenir différents personnages, acteurs et témoins de ce challenge.  « A travers un film on sensibilise des millions de personnes, on parle aux gens qui comme moi, n’ont peut-être pas le courage de se révéler, de se dévoiler, de dire qui ils sont. C’est une sorte de coming-out pour dire aux gens Dania l’a fait, vous pouvez le faire».

Il veut aussi « Aider les gens, faire en sorte qu’ils ne se retrouvent pas en situation d’obésité morbide. Avec le Covid, parmi les gens qui sont décédés, y’en a qui sont décédés parce qu’ils étaient en situation d’obésité. Il faut éviter cela parce que l’obésité amène le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires». Le film sera projeté en avant-première ce 17 juillet 2020 à Yaoundé. Puis, à Douala.

 

Encadré

15% de la population camerounaise souffre de l’obésité. D’après le Pr Eugene Sobngwi, endocrinologue-diabétologue, un adulte sur quatre en milieu urbain est en surpoids. Les enfants et les femmes (avec 14,3% contre 4,9% chez les hommes) sont les couches les plus touchées. Cette maladie qui gagne du terrain, est selon les spécialistes, le premier facteur de risque de maladies cardio-vasculaires, du cancer et du diabète, causes principales de décès dans le pays.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 2,8 millions de personnes meurent chaque année, du fait de la surcharge pondérale ou de l’obésité. Pour venir à bout de cette maladie, l’organisation onusienne conseille de réduire la consommation de boissons sucrées, des graisses et des sucres. L’exercice de l’activité sportive peut aussi contribuer à la prévention de l’obésité et du surpoids.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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