Covid-19, vaccination, décès lié au vaccin… Les confidences de Manaouda Malachie

Manaouda Malachie: "J’ai les mains propres et la conscience tranquille".
Dans un entretien accordé à nos confrères de la chaîne de télévision privée Canal 2 International, le ministre de la Santé publique aborde les questions qui fâchent et dresse un état des lieux de la vaccination au Cameroun trois semaines après le lancement de sa campagne nationale.

 

Tous les districts sont en train de monter en puissance dans le cadre de cette vaccination. Ça se porte plutôt bien. Nous pensons que les choses se passent assez bien sur le terrain (…) AstraZeneca a beaucoup de succès en ce moment. Pas seulement au Cameroun mais aussi au Cameroun parce que sur l’ensemble des 17 mille personnes vaccinées à date (30 avril : Ndlr), nous avons plus de 3 mille personnes qui sont vaccinées avec AstraZeneca. Pour le moment nous avons Sinopharm en quantité suffisante, nous avons AstraZeneca qui est en train d’être déployé sur l’ensemble du territoire national. Nous attendons d’autres types de vaccins parce que nous avons passé une commande de 4 millions de doses de Johnson and Johnson, nous avons également environ 8 mille doses de Spoutnik qui vont nous être données en don par une structure privée de la place. Nous avons quand même une offre variée en matière de vaccination. Toutes les 10 régions ont reçu les vaccins, ont commencé à vacciner et tous les districts de santé sont entrain de vacciner en ce moment. Nous avons à travers le pays 243 centres de vaccination. C’est vrai que nous sommes encore à 182 centres qui sont opérationnels entièrement mais d’ici la fin de cette semaine qui commence nous pensons être entièrement déployés sur l’ensemble des districts du Cameroun.

Communication sur la vaccination

Nous savons très bien quels sont les avantages de la vaccination, les objectifs de la vaccination et ces comportements qui se mettent en marge de la bonne marche de notre système de santé et de notre mécanisme en termes de déploiement et de vaccination ne pourra pas nous distraire. Nous sommes par contre conscients de ce que nous devons encore davantage structurer la communication et la sensibilisation de la population pour leur dire le bien-fondé de la vaccination, pour même leur donner des informations sur le type de vaccins que nous avons aujourd’hui. Parce qu’il y a beaucoup de choses qui circulent à travers les réseaux sociaux. Il est important qu’à part la communication stratégique que nous avons fait jusqu’à ce jour à travers les médias, il va falloir maintenant nous acheminer vers une communication opérationnelle avec les acteurs communautaires, les visites à domicile, des échanges personnalisés avec les camerounais. C’est ce que nous sommes en train de structurer dans le cadre du Programme élargi de vaccination. Nous sommes confiants que ça va aller.

Décès lié à la vaccination

En ce moment, il n’y a aucune personne qui soit décédée du fait de la vaccination au Cameroun. Nous avons mis en place un système de pharmacovigilance avec le signalement de toutes manifestations vaccinales que nous appelons les MAPI. Aujourd’hui, ce que nous avons fait pour pouvoir avoir l’ensemble des effets indésirables nous avons dit si vous vaccinez à la date d’aujourd’hui, demain si vous avez le palu, il faudra quand même nous dire. On voudrait avoir le plus large possible de ces effets et au jour d’aujourd’hui (30 avril : Ndlr) nous avons eu 46 signalements de personnes qui ont eu un peu de fièvre, un peu mal au point de la vaccination les heures ou les minutes qui suivent. Nous avons eu deux signalements qui pourraient être jugés un peu plus sérieux qui sont en ce moment en train d’être audités mais qui n’ont pas effectivement de relation avec la vaccination. Nous avons dit tout ce qui arrive après la vaccination, nous voulons quand même avoir des éléments pour nous permettre de mieux nous structurer, de mieux nous suivre et de mettre en place cette pharmacovigilance dans le cadre de ces vaccins.

Avez-vous effectivement été vacciné ?

J’ai bel et bien pris ma première dose de vaccin. La brave dame qui m’a vacciné a pris un premier tube qui n’a pas marché. Elle a dû reprendre un 2e tube devant tout le monde, le gouverneur de la région, le personnel de santé, le directeur de Orca, un parterre de journalistes. Donc tout le monde a vu comment elle a pris le vaccin, tout le monde a vu comment elle m’a injecté, tout le monde a vu comment elle m’a remis mes vêtements. Pour être davantage comblé sur la question, je vous donne rendez-vous pour ma 2e dose dans deux ou trois jours. Vous verrez si je vais simuler quelque chose que je ne connais pas.

Vaccination du Président de la République

Pourquoi nous nous focalisons sur une personne, une autorité ? Il faudrait que chaque Camerounais réponde d’abord à cette question lui-même en disant quand est ce que je vais me faire vacciner puis le reste vous aurez des réponses. (…) En réalité, nous ne devons pas convaincre un Camerounais d’aller se faire vacciner. Contre le Covid, nous avons tout intérêt à nous faire vacciner parce que lorsque nous sommes vaccinés on devient beaucoup plus serein. Nous n’allons pas faire une forme grave et nous n’allons pas vers les décès. Je suis un exemple vivant. Je me suis fait vacciner. Je suis tout à fait serein et j’invite tout le monde à être serein en se faisant vacciner.

La vaccination demeure volontaire. Mais, le gouvernement encourage les camerounais à se faire vacciner pour deux ou trois raisons. La première c’est que nous sommes entrain de vouloir infléchir la courbe de transmissions et donc, nous voulons que même si vous avez le Covid aujourd’hui, que vous ne développiez pas la forme sévère et que vous n’alliez pas vers le décès. La vaccination permet dans un premier temps d’agir sur les formes sévères de la maladie et dans un second temps, d’agir sur la courbe des transmissions. Et donc, pour ces deux raisons en réalité, il n’y a pas d’obligation mais nous devons aller vers la vaccination parce qu’il nous faut un seuil critique d’immunité collective pour permettre de vivre sereinement. Et donc, nous encourageons tous les camerounais à aller vers le vaccin qui est gratuit. Donc il n’y a pas de raison que nous refusions d’être en bonne santé.

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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