Covid-19. Polémique autour de la fermeture des écoles primaires de Douala 1er

Les cours sont suspendus dans les 7 écoles maternelles municipales de l’arrondissement de Douala 1er depuis hier 1er mars 2021. La fermeture « provisoire » de ces établissements est une décision du maire de la commune de Douala 1er, Jean-Jacques Lenguè Malapa. Le magistrat municipal dit avoir constaté « une certaine dégradation de la santé de certains enfants », dans ces écoles maternelles de sa commune. Lenguè Malapa a ainsi décidé de « suspendre momentanément les cours afin de procéder à la désinfection des sept écoles maternelles municipales », précise une note de service signée pour la circonstance.

Selon lui, les écoles restent un foyer de contamination. Le 22 février dernier, dans une précédente note de service portant fermeture des écoles maternelles communales de Douala 1er, il justifiait cette fermeture « pour lutter contre la propagation du Coronavirus à notre manière ». En effet, « Dans la mesure où on veut limiter les brassages entre les tous petits qui respectent peu ou pas les mesures barrières, cette mesure peut en effet participer à limiter la propagation du virus », soutient le Dr Patrick Ndoudoumou, médecin généraliste.

Sauf que, fermer « Une seule école a peu d’effets », avance un médecin impliqué dans la réponse nationale au Covid-19. De plus, « Aucune école n’a prouvé qu’elle est un foyer de contamination du virus. Cette décision n’a pas de fondements épidémiologiques. C’est du mimétisme au regard de ce qui se passe en France notamment», critique un autre médecin de Santé publique. Selon le dernier rapport de situation, le virus a déjà infecté 140 enfants de 0 à 4 ans et 175 de 5-9 ans. Aucun décès n’a été notifié.

Cependant, 3 enfants dont la tranche se situe entre 0 à 4 ans souffrent de comorbidités (cardio, diabète) tandis qu’elles touchent 5 enfants de 5 et 9 ans (Cardio, diabète et asthme). En tout cas, pour le Dr Daniel Mabongo, épidémiologiste de terrain, fermer ces écoles ne limitera pas la propagation du virus. « On ne passera pas le temps à fermer », dit-il. En réalité, « Quand on décide de fermer une école, il faut s’assurer que ces enfants n’interagissent pas avec d’autres personnes dans leur quartier. Ensuite, il faut questionner l’impact sanitaire réel du Covid-19 dans un pays comme le nôtre ; questionner l’impact économique des mesures et celui social, avant de prendre une telle décision », argumente le Dr Ndoudoumou.

Virus social

En fait, « Le sars cov 2 est un virus social. Plus nous avons des activités sociales importantes, plus il y a des chances de se propager », indique le médecin de la riposte nationale. Selon ce médecin en service au Cousp, « Il faut des solutions coordonnées, plus ambitieuses, mieux suivies sur le court et à moyen terme ». Par exemple, « un confinement ciblé », précise ce dernier. Un avis que partage un autre médecin de santé publique. « Quand on lutte contre une maladie, il faut une coordination et une harmonisation de la lutte. Or ce n’est pas le cas ici. Qu’est-ce qu’il fait des marchés et services de sa commune. Il faut s’inscrire dans la durée et non sur des actions d’éclats », plaide le médecin de santé publique.

Pour l’épidémiologiste de terrain, « Il faut mettre en place d’autres modèles de surveillance ». En rappel, au 25 février 2021, les derniers chiffres officiels faisaient état de 32 594 personnes infectées et 551 décès. La région du Littoral a notifié 575 nouveaux cas positifs et devient ainsi avec 10 251 malades, la 2e région la plus touchée du Cameroun.

Objectif: limiter la propagation du virus?

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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