Covid-19. Des plants d’Artémisia distribués comme moyen préventif et curatif au Cameroun

Deux souches de graines, plants et tisanes ont été remis à des associations et groupes d’initiative commune (GIC) par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD).

« L’hypothèse selon laquelle l’Artemisine jouerait un rôle préventif et curatif contre le Covid-19 devient plausible». Pour le ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (Minresi) de qui sont ces propos, «Les personnes souffrant du paludisme et traitées grâce à cette plante semblent présenter une protection naturelle contre le Covid-19 ». Voilà pourquoi hier 21 octobre 2020 à Yaoundé au cours d’une cérémonie solennelle au sein du Campus de l’Institut de recherche agricole pour le développement (Irad), deux souches d’Artémisia ayant des vertus thérapeutiques et préventives ont été remis à des associations et groupes d’Initiative communes.

Il s’agit de l’Annual, dont le cycle varie entre 4 à 7 mois et l’Afra, qui est une culture pérenne. Cette distribution initiée par l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) s’inscrit non seulement dans le cadre des mesures endogènes de riposte contre le paludisme qui fait des ravages dans le pays (4510 décès en 2019), mais aussi et surtout de la stratégie nationale de lutte contre le coronavirus (Covid-19). C’est du moins ce que soutient Madeleine Tchuinté, (Minresi).

L’Irad, dont la mission «dans la lutte contre le Covid-19 est de mettre à la disposition de tous, un produit simple à base de cette plante et garantir l’accès aux graines d’Artemisia en vue de sa vulgarisation au Cameroun», a mis sur pied à l’issue de la réunion interministérielle sur la pharmacopée traditionnelle tenue au Minresi le 15 juin 2020, la production de l’artemisia. Le but est de distribuer ses produits aux populations pour « combattre efficacement » la Covid-19 et le paludisme à moindre coût.

Principes actifs de l’artémisia

C’est ainsi que dans le cadre d’un projet soutenu par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), l’Irad s’attèle depuis quelque temps à la production des tisanes, gélules et comprimés à base d’artemisia obtenus par multiplication des semences comme moyen préventif et curatif contre la Covid-19.

Ce d’autant plus que « L’artemisia est une plante qui dispose de plus de 20 principes actifs contre le paludisme et dont le plus en vue est l’artemisinine qui est un concentré de chloroquine naturelle utilisé pour fabriquer des médicaments comme l’artemether. C’est un antipaludéen très puissant qui possède une forte activité antivirale sans effets secondaires sur l’homme », explique le Minresi.

Réserves de l’OMS

Sauf que, si les propriétés antipaludiques de l’artemisia sont reconnues depuis longtemps, il n’existe pour l’heure aucune preuve scientifique que cette plante, ou ses produits dérivés, puisse lutter efficacement contre le nouveau coronavirus, met en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Les plantes médicinales telles que l’artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles de la Covid-19, mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables », soutient l’organisation onusienne.

En effet, « Les Africains méritent d’utiliser des médicaments testés selon les normes qui s’appliquent aux médicaments fabriqués pour les populations du reste du monde. Même lorsque des traitements sont issus de la pratique traditionnelle et de la nature, il est primordial d’établir leur efficacité et leur innocuité grâce à des essais cliniques rigoureux », dixit l’OMS.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. 27 octobre 2020

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