Couverture santé universelle. L’OMS fait pression sur le Cameroun

Dr Rebecca Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique
Dr Rebecca Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

A ce sujet, la Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique conduit une mission de travail du 21 au 23 février 2019 en terre camerounaise.

Un séjour au pas de course. Ainsi pourrait-on qualifier la visite qu’effectue, dès ce 21 février 2019, la Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, au Cameroun. Mais au-delà de son caractère éclair, cette mission de Dr Rebecca Matshidiso Moeti revêt un enjeu crucial pour le système sanitaire du pays. C’est du moins ce que confie le Représentant résident de l’OMS au Cameroun, le Dr Phanuel Habimana. Ainsi précise-t-il, la Couverture santé universelle (CSU), dont la mise en place est à la traine au Cameroun, est le sujet phare des échanges entre la délégation de l’OMS, les autorités camerounaises et les partenaires techniques et financiers du Cameroun en matière de Santé publique.

Pression au sommet

Pour dire le moins, le Cameroun se presse lentement sur le chemin de la CSU. L’arrivée de Rebecca Matshidiso Moeti à Yaoundé vise donc à exercer une pression supplémentaire sur l’État camerounais dans l’optique de catalyser les réformes nécessaires à mise à œuvre de la Couverture santé universelle au pays de Paul Biya. Pour Dr Phanuel Habimana « la Couverture santé universelle est un chemin, une vision, un objectif. Ce qui veut dire qu’il y a des choses dans la réforme qu’on doit pouvoir faire comme les piliers du système de santé, les ressources humaines ; la disponibilité des médicaments, l’offre de service, la qualité des soins, les financements, la gouvernance, le système d’information, etc. C’est quand tous ces éléments s’améliorent et que la performance dans le système s’accroit, qu’on peut dire que le système s’oriente vers la couverture santé universelle », explique-t-il. Avant d’ajouter qu’ « à travers cette visite, on peut avoir des améliorations dans le sens de l’accélération de la CSU au Cameroun mais surtout que les populations aient accès aux services de santé de qualité ».

Communication spéciale

Toujours à ce sujet, une communication spéciale de l’illustre hôte est prévue le 22 février à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales (Fmsb) de l’Université de Yaoundé I. Dans le contexte camerounais, la CSU vise à rendre des services de santé de qualité aux populations sans que l’accès à ces services soit une charge (financière) lourde pour les populations. De l’avis du plénipotentiaire de l’OMS au Cameroun, « c’est un agenda extrêmement important sur le plan mondial, régional et des pays. L’Union Africaine le 9 février a eu le 32e sommet qui a discuté de cette question d’un meilleur financement, d’un meilleur investissement des secteurs de la santé pour apporter la santé aux populations de nos pays. Ils pourront discuter, comment la mise en place de la couverture santé universelle peut s’accélérer au Cameroun et aller vraiment dans le sens d’offrir ces services aux populations », détaille Dr Phanuel Habimana.

Urgence humanitaire

Au Cameroun, les populations sont aux prises avec plusieurs crises humanitaires. Notamment à l’Extrême-Nord avec les attaques Boko haram, à l’Est avec les réfugiés centrafricains, sans oublier les déplacés des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Autant dire que beaucoup de concitoyens en souffrance n’ont pas accès aux services de santé. « La Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique aura des discussions avec les autorités politiques et les partenaires, pour voir comment ces populations peuvent, malgré la situation, avoir accès aux services de santé de qualité. Pensez à une maman qui est en brousse et qui est enceinte, ou à un enfant qui a la fièvre. Comment peut-on accéder à ces populations pour leur offrir des services de santé qui conviennent « , explique le Dr Phanuel Habimana.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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