Couverture santé universelle. Le casse-tête de la loi

(Lurgentiste.com)- Cette année encore, le projet de loi sur la Couverture santé universelle (CSU) ne sera pas soumis au Parlement camerounais. Et pour cause, « Le gouvernement est en train d’étudier ce projet de loi et donc il n’y a aucune loi qui a été votée sur la CSU», a déclaré Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsanté). C’était devant les députés, au cours de la session parlementaire en cours. De lui, l’on apprendra aussi que cette loi doit être assortie de 7 textes d’application dont les avant-projets ont aussi été soumis au Premier ministre, Joseph Dion Ngute.

Ceux-ci portent sur les primes de contribution sociale, la tarification des actes, le parcours des soins, la nomenclature des actes, le protocole des soins, le panier de soins et services de santé et sur la liste des médicaments remboursables. Pour l’instant, « nous sommes en train de structurer la phase pilote que nous entendons lancer au cours des premiers mois de l’année 2022. Cette première comportera les gratuités, tout ce qui est gratuit en ce moment et tout ce qui est subventionné par l’Etat », a précisé le Minsanté.

Sauf que « Sans l’orientation légale, on tourne en rond en faisant des annonces pompeuses. Le véritable signal doit être cette pièce maitresse du puzzle. C’est impossible de faire sans cette loi», argue un acteur ayant une maitrise du sujet au ministère de la Santé publique. Ce projet de loi que le gouvernement peine à boucler depuis 2018, est déterminant pour le déploiement de la CSU au Cameroun car, c’est la loi qui doit fixer le cadre législatif sur lequel va s’appuyer ce projet. En d’autres termes, les textes législatifs et réglementaires doivent sous-tendre toute action en ce qui concerne cette CSU.

« Learning by doing »

Mais au Minsanté, le discours est tout autre. « La CSU peut commencer dès qu’il y a le feu vert du Président de la République. Nous allons faire du learning by doing. C’est-à-dire que nous allons apprendre en pratiquant », indique un haut cadre au sein de ce ministère. Selon ce haut commis de l’Etat, « On peut commencer avec les anciennes nomenclatures ». A en croire nos sources, ce projet de loi était en étude à la Présidence de la République il y’a quelques mois. « C’est le même projet de loi d’il y a trois ans mais qu’on corrige juste. Il y a eu des incompréhensions avec les juristes de la Présidence. Je n’en sais pas plus », confiait alors l’une d’elle en septembre dernier.

En tout cas, force est de constater que le gouvernement se presse lentement pour cette loi. Entre temps, l’autorité tutélaire de la santé a indiqué le 15 octobre dernier que les enrôlements pourraient commencer d’ici fin 2021. C’est que, Société santé universelle Cameroun (Sucam), entreprise retenue par l’Etat comme prestataire privé pour sa mise en œuvre en août 2020, a présenté le 16 septembre 2021 à Yaoundé, des équipements dédiés à l’enrôlement. Elle dit même avoir déjà 1500 stations fixes et mobiles. A noter que le gouvernement évalue à plus de 12 000 milliards FCFA le déploiement de la CSU d’ici à 2030. Son coût de la CSU a été ramené à 71 milliards contre 1300 milliards de Fcfa estimés au départ.

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Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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1 réponse

  1. 10 avril 2023

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