Coronavirus. Le Cameroun sur le qui-vive

Malgré le renforcement du système de surveillance, la survenue d’un cas confirmé au Nigéria voisin a fait craindre les populations.

C’est un vent d’inquiétude qui souffle sur les populations. Il fait suite à la survenue au Nigéria voisin, d’un cas confirmé de coronavirus rebaptisé par l’OMS Covid-19 le 28 février dernier. « Ça se rapproche un peu plus de nous », s’inquiète Benjamin, habitant à Yaoundé. Comme lui, beaucoup perdent peu à peu leur relative sérénité. Et pour cause, « dès lors que c’est déjà au Nigéria, c’est au Cameroun, avec les mouvements de populations et la frontière commune », s’alarme Abdoul, résidant à Maroua. Ce d’autant plus que selon nos sources au ministère de la Santé publique, un cas suspect de la maladie a été confiné dans un établissement hôtelier de la ville. « C’était une américaine. Elle y a passé la journée en confinement, à l’abris de tous. Nous n’avons pas voulu inquiéter les populations », confie celle-ci. Fort heureusement, ses résultats se sont avérés négatifs au Covid-19.

Au regard de ce qui précède et à la survenue du premier cas suspect en provenance de Chine, les autorités sanitaires ont procédé à un renforcement du système de surveillance. En procédant entre autres, à la mise à jour des pays de provenance « dont il faudra suivre minutieusement les passagers », fait savoir une source à la Direction de la lutte contre les Maladies, les Epidémies et Pandémies (Dlmep). Et celle-ci d’expliquer : « Au début, on faisait ce suivi pour les passagers venant de Chine. Maintenant, on le fait pour d’autres provenances comme l’Italie, l’Iran.  Et l’implication des postes de santé aux frontières notamment dans le Sud-Ouest, l’Extrême-Nord et le Nord dans la surveillance active en transfrontalier ».

De sources concordantes, le passage du premier cas suspect a permis de renforcer le système de surveillance. Mais l’efficacité de ce renforcement reste sujet à questionnement quand on sait qu’une défaillance a valu l’entrée dudit cas suspect. « Il existe des porteurs sains. Donc, partout dans le monde, il est possible de passer à côté d’un cas au poste de frontière. Ce n’est pas spécifique au Cameroun. Les outils de surveillance mis en place par la Dlmep permettent de suivre pendant 14 jours (évaluation tous les trois jours) les patients provenant des zones à fortes épidémies », rassure un épidémiologiste.

Efficacité des caméras thermiques

Hier 2 mars, les autorités sanitaires camerounaises ont testé le dispositif de protection et de riposte mis en place. Manaouda Malachie a en effet conduit une visite d’évaluation du dispositif de lutte contre ce virus à l’aéroport international de Nsimalen, puis à l’hôpital Central, centre de traitement d’éventuels cas. A l’aéroport international Nsimalen, le ministre de la Santé publique a ainsi voulu « vérifier l’efficacité des appareils de détection de la maladie ». Ainsi, « À la sortie du tunnel, nous avons deux personnes qui « scrennent » avec les thermo-flashs qui prennent les températures. Après cela nous avons une deuxième personne avec la caméra thermique qui « screenne » encore pour la deuxième fois. Et ça nous donne beaucoup plus de marge en termes d’appréciation de l’état des passagers qui arrivent » a expliqué Manaouda Malachie.

Selon lui, le dispositif permet de ne pas réduire la fluidité du débarquement. « Ce que nous avons simplement recommandé c’est de mettre un dispositif qui puisse pas freiner la fluidité du débarquement pour que les compagnies aériennes ne puissent pas se plaindre de notre pays», a indiqué le ministre. Entre temps, le coronavirus continue à se propager dans le monde. L’épidémie a dépassé les 3000 morts pour plus de 90 000 infections dans une soixantaine de pays. En Afrique, l’Egypte, le Nigeria, l’Algérie, le Sénégal et La Tunisie sont les cinq pays ayant confirmés des cas.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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