Classement 2020 des systèmes de santé dans le monde. Le Cameroun parmi les 10 derniers sur 167 pays

Le Think-Tank britannique Legatum Institute a publié son classement 2020 des systèmes de santé dans le monde. Ce classement édité chaque année se fonde sur une cinquantaine de critères tels que le taux d’obésité, la couverture vaccinale, la mortalité infantile, le nombre de médecins par habitant, l’espérance de vie ou encore la satisfaction des citoyens vis-à-vis des soins. Le Cameroun figure ainsi dans la catégorie des systèmes de santé « Les plus faibles ». Il occupe de ce fait le 158e rang sur 167 pays et est classé parmi les 10 derniers. Le pays s’en tire avec une moyenne de 48,99/100.

Une place qui se justifie en partie par le fait que « Les responsables continuent d’utiliser la même méthodologie pour la gestion du système de santé. C’est-à-dire la structure du système de santé, les politiques de santé, la coordination entre les fonctions du système et les objectifs », critique d’emblée le Dr Albert Ze, économiste de la Santé. D’après le diagnostic dressé dans le dernier ouvrage du chercheur intitulé : « Stratégie de mise à niveau du système de santé camerounais. Révision des configurations institutionnelles », le système de santé camerounais demeure fragile et ne répond pas efficacement aux besoins des populations.

De plus, il est faiblement organisé (catégorie 4 dans le degré d’organisation, lopin de la catégorie 9) et développé. Par ailleurs, le pays présente toujours une inadéquation flagrante entre l’offre de soins et la qualité desdits soins. Il en est de même pour la carte sanitaire qui continue d’étaler de fortes disparités entre les régions et les localités du pays.  Pour lui, « Il est temps de changer de paradigme et d’idéologie ». Et, « La première chose à revoir c’est la structure du système de santé et les politiques implémentées qui sont très peu adaptés », soutient le consultant à l’Institut de recherche pour la santé et le développement (Iresade).

En fait, un système de santé efficace, hautement organisé et bien managé est la clé pour une amélioration de la santé des populations. ce qui passe par la Couverture santé universelle (CSU). « Cette importante réforme sanitaire doit être remis au goût du jour. Le dossier traine trop. De plus il faut sortir à présent du Covid-19 et s’intéresser à nos problèmes de santé », prescrit un médecin de santé publique au ministère de la Santé publique (Minsanté).

Ile Maurice, Seychelles parmi les meilleurs en Afrique…

A noter que 3 autres pays de la Communauté des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac) occupent les dernières places de ce classement. Il s’agit de la Guinée Equatoriale (159e), de la République Centrafricaine (165e) et du Tchad (166e). Soit 4 pays sur 6 de la zone Afrique Centrale. Le Gabon est le premier (17e place africaine et 102e mondiale), suivie du Congo Brazzaville (45e du continent et 125e au monde). Les meilleurs en Afrique restent l’Ile Maurice (43eme), les Seychelles (47ème), le Botswana, le Cap-Vert, l’Afrique du Sud. La plupart des pays Africains consacre moins de 10 % de leurs PIB à leurs systèmes de santé. Au Cameroun, le budget oscille entre 5 et 7%.

Singapour, Japon, Suisse les plus forts du monde

Singapour, le Japon et la Suisse sont les pays avec le meilleur système de santé au monde. Singapour se distingue notamment par l’excellent état de santé général de ses citoyens (nombre de fumeurs, prévalence des maladies…) et par sa couverture santé financée à la fois par le public et le privé. La France ne figure pas dans le top 10 et se trouve plutôt à la 16eme place.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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