Cécité. Le Cameroun compte plus de 600 000 malvoyants
Ces chiffres sont du Programme national de lutte contre la cécité.
La 21e édition de la journée mondiale de la vue a été commémorée au Cameroun le 8 octobre 2020. Placée sous le thème : « Le bilan de l’initiative vision 2020 au Cameroun », le but était d’attirer l’attention de la communauté internationale sur les problèmes de cécité, dont 75% peuvent être guéris ou évités. A en croire Alim Hayatou, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Santé publique chargé de la lutte contre les épidémies et les endémies, «vers la fin des années 1990, la prévalence de la cécité au Cameroun amenait à estimer à 160 000 le nombre d’aveugles et à 480 000, celui des malvoyants ». Selon le Programme national de lutte contre la cécité, le Cameroun comptait plus de 600 000 malvoyants en 2014.
La cataracte occupe le peloton de tête, parmi les maladies qui rendent aveugles au Cameroun. Pourtant, elle est une cause de cécité évitable d’après le Pr Lucienne Bella Assumpta, coordonnateur du Programme de lutte contre la cécité au Minsanté. Le glaucome, moins connu, est quant à lui favorisé en grande partie par l’élévation de la tension de l’œil. « Chaque occasion est une opportunité de dépister le glaucome. Car, même les enfants peuvent en être atteints. Et lorsqu’on l’a, il est important de le prendre en charge précocement, parce que contrairement à la cécité de la cataracte, celle du glaucome est définitive. Il est donc conseillé de faire systématiquement les bilans de vue », a expliqué le Pr Assumpta.
Une campagne de dépistage gratuite d’un mois se tiendra dans toutes les unités de soins oculaires du pays à l’occasion de la célébration de cette journée. L’annonce a été faite par Alim Hayatou. L’objectif est d’éliminer la cécité évitable au Cameroun. Selon les données mondiales, environ 285 millions de personnes dans le monde sont atteintes de cécité. De ce nombre, 39 millions sont aveugles et 246 millions présentent une déficience visuelle modérée ou grave. 90 % des personnes aveugles vivent dans des pays à faibles revenus. Pourtant, 80% de cas de déficience visuelle sont évitables, c’est-à-dire traités ou prévenus.