Cameroun : Près de 400 000 enfants touchés par la malnutrition aiguë en 2024

Lurgentiste.com- En 2024, près de 400 000 enfants de moins de 5 ans ont souffert de malnutrition aiguë au Cameroun, selon un rapport du Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire (IPC) couvrant la période de novembre 2023 à octobre 2024. Parmi eux, 147 000 enfants ont été identifiés comme souffrant de malnutrition sévère. De plus, environ 12 000 femmes enceintes ou allaitantes ont également été recensées comme étant en situation de malnutrition aiguë, nécessitant un traitement urgent.

Le rapport indique que la crise de malnutrition persiste, exacerbée par plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci, les gaps de financement temporaire liés à l’USAID, combinés à l’afflux de réfugiés centrafricains, ont particulièrement affecté les régions de l’Adamaoua et de l’Est. La région de l’Extrême-Nord, déjà confrontée à des conflits armés, des inondations et à la destruction des cultures par les animaux, connaît également une flambée des prix alimentaires, augmentant la vulnérabilité des populations.

Causes de la malnutrition

La malnutrition au Cameroun est causée par plusieurs facteurs interconnectés. Un taux de pauvreté élevé dans de nombreuses régions contribue grandement à l’insécurité alimentaire, rendant l’accès à des aliments nutritifs difficile pour de nombreuses familles. De plus, les déplacements forcés dus aux conflits armés, particulièrement dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, aggravent cette situation. Ces déplacements perturbent les moyens de subsistance des populations et limitent leur accès à des ressources alimentaires stables.

Les changements climatiques jouent également un rôle majeur. Les inondations, la sécheresse et la destruction des cultures par les animaux ont réduit la production agricole, ce qui contribue à une pénurie alimentaire dans certaines zones. L’alimentation reste souvent peu diversifiée, avec une dépendance excessive à des produits de base peu nutritifs. Enfin, les conditions sanitaires précaires et le manque d’infrastructures adéquates exacerbent la situation, car l’insalubrité de l’environnement augmente la vulnérabilité des populations aux maladies et à la malnutrition.

Facteurs aggravants

Les conflits armés dans plusieurs régions du pays, notamment le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, ont entraîné le déplacement de près de 1 million de personnes, ce qui a encore accentué les risques d’insécurité alimentaire et de malnutrition. La perte de terres agricoles, l’accès limité aux services de santé et la disruption des chaînes d’approvisionnement alimentaire ont aggravé la situation des populations déplacées.

Pour résoudre cette crise, l’IPC recommande plusieurs actions clés. Le renforcement des centres de santé est essentiel pour améliorer la prise en charge des cas de malnutrition aiguë, notamment dans les zones rurales et isolées. La distribution d’aliments thérapeutiques devrait être intensifiée pour soutenir les populations vulnérables, en particulier les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes ou allaitantes.

Des stratégies nationales de prévention doivent être mises en place, centrées sur l’éducation nutritionnelle et l’amélioration des conditions de vie des communautés les plus exposées. Ces actions, couplées à un soutien accru pour les initiatives locales, sont jugées essentielles pour inverser cette tendance alarmante. En fin de compte, des investissements à long terme dans les infrastructures sanitaires et l’assainissement sont nécessaires pour garantir une meilleure qualité de vie et réduire la malnutrition à l’échelle nationale.

Tableau des données clés de malnutrition au Cameroun (2024)

Indicateur Chiffres
Enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë 400 000
Enfants souffrant de malnutrition sévère 147 000
Femmes enceintes ou allaitantes malnutries 12 000
Enfants risquant un retard de croissance en 2025 1,39 million
Régions les plus touchées Adamaoua, Est, Extrême-Nord
Causes systémiques identifiées Pauvreté élevée, déplacements forcés, changement climatique, mauvaises conditions sanitaires
Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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