Cameroun. Près de 18 000 femmes atteintes de fistules obstétricales

Olive Atangana
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Le Minsanté, avec ses partenaires de l'OMS, UNFPA, MTN Foundation, Fondation Orange et le Minproff.

Le gouvernement peine à les prendre en charge à travers son programme « End Fistula ».

La fistule obstétricale se porte toujours bien au Cameroun. C’est du moins ce qu’indique l’Enquête démographique et de Santé 2018 (EDS 2018). Pour preuve, le pays compte 17 mille 721 cas de fistules obstétricales (FO). En d’autres termes, près de 18 000 camerounaises en souffrent, avec environ 2000 cas enregistrés par an dont 45 dans les villes de Yagoua et Kousseri. « La majorité des femmes sont très jeunes et issues des familles démunies, incapables de s’offrir une chirurgie réparatrice dont le coût est estimé à 500 dollars (600 000 Fcfa environ : Ndlr)», regrette l’UNFPA. A cette barrière financière, s’ajoutent la stigmatisation dont elles sont victimes, la violence et « d’autres pratiques culturelles néfastes qui parfois les contraignent à l’isolement et à l’exclusion sociale ».

Entre temps, la prévalence n’a pas varié depuis 2011, même si elle est passée de 0,4% cette année-là, à 0,3% en 2018. En fait, la proportion des femmes connaissant une fistule est passée de 23% à 22%. Malgré les efforts déployés par le gouvernement à travers sa campagne « End Fistula » lancée en 2003 pour mettre terme à cette affection, seulement 200 femmes en moyenne sont prises en charge annuellement. En effet, de 2018 au 30 avril 2021, cette campagne a supporté la réparation de 100 (2018), 279 (2019), 139 (2020) et 50 cas de FO. Or, le minimum de cas à réparer par an est de 100. « Il y a lieu de considérer d’autres approches pour améliorer la performance de ce programme », diagnostique l’agence onusienne. Lequel programme ambitionne de réparer 250 cas cette année, malgré la pandémie de Covid-19 qui a déjà plombé l’année 2020.

D’où l’élargissement du partenariat pour l’élimination de la fistule au Cameroun. A l’occasion de commémoration de la journée internationale de lutte contre cette affection, une visioconférence sur l’élimination de la FO s’est tenue à cet effet, le 26 mai 2021 à Yaoundé. « L’objectif fondamental de cette commémoration est d’une part déstigmatiser la fistule obstétricale à travers une communication adéquate et d’autre part une invitation à la mobilisation massive pour soutenir l’élimination de cette maladie d’ici 2028 », a indiqué Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique.

A noter que le Cameroun a lancé en 2020, une campagne de solidarité nationale pour éliminer la FO dans notre pays. Elle a pour but d’intensifier la sensibilisation au sein des communautés et de mobiliser les ressources nationales nécessaires pour étendre les capacités de prise en charge logistique. Cette année, le plaidoyer consistait à aider à fixer un objectif de réparation entre 500 et 1000 cas par an. « L’engagement opérationnel de tous avec une synergie d’action permettra à coup sûr de venir à bout de cette maladie », a déclaré le Minsanté. Confiant.

En rappel, cette maladie évitable négligée et encore tabou dans nos sociétés désigne une perforation de la paroi vaginale lors d’accouchements difficiles, pour lesquels l’accès à une césarienne n’a pas été possible. L’ouverture anormale entre le vagin et le système génito-urinaire ou le rectum (voire les deux) entraîne une incontinence chronique, et parfois la stérilité.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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