Cameroun. L’Extrême-Nord souffre à nouveau de choléra

La région est désormais en épidémie avec un cas confirmé au District de Santé de Kaélé.

La culture qui n’était qu’un cas suspect dans le District de Santé de Kaélé en début de semaine dernière, s’est révélée positive le 13 juillet 2019. Après des analyses, elle confirme désormais une épidémie de choléra dans certaines localités des arrondissements de Kaélé et Moutourwa, dans la région de l’Extrême-Nord. Laquelle est donc à nouveau en épidémie. Nos sources révèlent avoir notifié deux cas suspects et environs huit cas contacts. A ce jour, l’autorité administrative, se basant sur le rapport des responsables de la santé, dénombre cinq décès tandis que d’autres sources proches du dossier soutiennent qu’il ne s’agit que d’un seul décès.

Quoi qu’il en soit, une réunion du comité de crise s’est tenue à la préfecture de Kaélé le 13 juillet dernier à cet effet. Nos sources au ministère de la Santé publique (Minsanté) informe qu’en guise de riposte, la décontamination des domiciles des cas et leurs environs a été faite depuis la notification des cas. Toujours dans ce registre, la sensibilisation en communauté a également débuté dans les DS de Kaélé et Moutourwa, avec l’appui des mairies. « Sur le plan logistique, les Districts ont reçu de la Délégation Régional de la Santé, des tests de dépistage rapide, des tubes pour collecte des échantillons de selles, du chlores et d’autres intrants de prise charge », précise l’une d’elles.

Retour des pluies fatal

Pourtant, c’est depuis le mois de décembre 2018 qu’aucun cas de choléra n’avait plus été notifié dans cette région. Mais depuis le retour des pluies, des craintes de la survenue de la maladie dans l’Extrême-Nord ont vu le  jour. Ce d’autant plus qu’une dizaine de malades suspects avaient été enregistrés, même si aucune culture positive n’avait été confirmé. Les autorités sanitaires avaient ainsi entrepris de renforcer la surveillance jusqu’en communauté et faire l’inventaire des intrants dans les DS. Malheureusement, depuis quelques heures, le diagnostic est sans appel.

En rappel, au 03 décembre 2018, cette maladie avait déjà causé 16 décès et 276 malades dans cette région. « Nous arrivons à surveiller, contenir cette épidémie mais l’enjeu doit être présentement de la stopper complètement. Il va falloir rester vigilent », martelait le Dr Etoundi Mballa, directeur de la Lutte contre les Epidémies, les Pandémies et Endémies. Au cours d’une réunion d’évaluation de la stratégie de riposte, ce dernier avait dénoncé le fait que certaines habitudes persistent. Ce sont par exemple les problèmes de consommation de certains aliments souillés, l’absence du respect des mesures élémentaires d’hygiène et d’assainissement, l’absence des latrines, les pratiques funéraires, la mauvaise prise en charge des cas de choléra par les formations sanitaires mais surtout dans les ménages et les familles.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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