Cameroun. Les OSC demandent une augmentation des fonds alloués à la santé
Elles mènent un plaidoyer en faveur du paludisme, du VIH/Sida et de la tuberculose auprès des élus locaux, parlementaires et gouvernement à cet effet.
En 2020, les taux de décès et de nouvelles infections liées au paludisme, VIH et à la tuberculose risquent d’augmenter. Ceci, « En raison de la saturation des systèmes de santé et des systèmes communautaires, des perturbations des programmes de prévention et de traitement et de la diversification des ressources ». Le Fonds mondial de lutte contre ces trois maladies a exprimé ces craintes en juin dernier. C’est que, la soudaineté de la pandémie mondiale de Covid-19 et ses effets sur les systèmes de santé ont perturbé les services et les avancées dans la lutte et la prise en charge du VIH/Sida, du paludisme et de la tuberculose.
Dans le monde par exemple, « une hausse spectaculaire » pourrait s’observer dans le nombre de décès supplémentaires dus au VIH/Sida entre 2020 et 2021 (534 000 sur 12 mois), du paludisme (382 000) et de la tuberculose (525 000), s’inquiète le Fonds Mondial. Dans la mesure où le Cameroun n’est pas épargné, les Organisations de la Société civile (OSC) se sont réunies jeudi dernier à Yaoundé pour demander aux leaders nationaux de s’engager pour une augmentation des fonds domestiques alloués à la santé.
« Nous avons compris qu’avec des pandémies comme la Covid-19, c’est important qu’on ait des systèmes de santé fort, qui soient prêt à riposter non seulement contre les futures pandémies, mais aussi contre les maladies les plus meurtrières qui tuent nos enfants, nos femmes, nos frères et sœurs depuis bien longtemps comme le paludisme qu’on ne doit pas oublier en cette période, le VIH qui continue à être présent et aussi la tuberculose qui fait beaucoup de ravage dans nos communautés », explique Olivia Ngou, directrice exécutive d’Impact Santé Afrique (ISA).
Voilà pourquoi ces OSC exhortent l’Etat à réaffirmer l’adhésion et l’engagement des leaders en vue du maintien et de la protection des avancées obtenues dans la lutte contre ces trois maladies et à augmenter le budget national de santé. La tenue de la session parlementaire du mois de novembre dédiée à l’examen et à l’adoption du budget de l’Etat l’année budgétaire 2021 motive encore plus cette mobilisation. « Nous espérons avoir des fonds pour pouvoir mettre en place les systèmes de santé, augmenter et renforcer les systèmes de santé que nous avons, pour faire faire face à la pandémie tel que le paludisme, le VIH SIDA et la tuberculose qui risquent de faire plus de ravage que la Covid-19 en cette période », précise Olivia Ngou.
Cette dernière et les autres OSC veulent ainsi mobiliser les parties (parlementaires, élus locaux et gouvernement) dans le plaidoyer pour la réduction de l’effet du Covid-19 sur ces trois maladies à travers un financement supplémentaire essentiel pour la lutte et les sensibiliser sur l’importance d’assurer la continuité des services de lutte contre ces trois maladies. Ce d’autant plus que « Le Covid-19 frappe durement ces pays et ces organisations, pays et autres bailleurs vont rediriger leurs priorités sur eux-mêmes, sur leurs propres ressortissants, et environnement. Ce qui va donc entraîner une baisse de l’assistance que nous recevions de ces organisations. C’est pour cela qu’il urge lors de cette session parlementaire que la vigilance autour de cette question soit de 1er ordre Pour que nous puissions nous-mêmes », renchérit Cabral Libii, député du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn).
En rappel, en 2019, le paludisme représentait 28% de motif de consultations en milieu hospitalier. 2 millions 628 mille 191 cas ont été confirmés et 4510 décès rapportés dans les formations sanitaires. Soit 12 décès par jour. Cette maladie a tué 89 femmes enceintes en 2019 et 1164 décès ont été rapportés chez les enfants de moins de 5 ans. Soit 3 décès de paludisme par jour. Le paludisme représente aussi 26% des absences en milieu professionnel et 40% des dépenses de santé dans les ménages.