Cameroun. Les hommages du corps médical au Pr Mbedé

Olive Atangana
4 Min Read

Selon les médecins, l’ancien ministre de la Santé publique qui a rangé sa blouse le 19 mars 2019 au CHU de Yaoundé, était un professionnel émérite, un modèle d’humilité et de simplicité.

Les médecins interrogés sont tous unanimes. Le décès de Joseph Mbedé, ancien ministre camerounais de la Santé publique « est une grosse perte pour le corps médical ». Et le concert d’éloges en la mémoire de l’illustre disparu ne semble pas prêt de s’achever. Dès l’annonce du décès ce 19 mars 2019 au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé, de celui qui a été Minsanté de 1988 à 1994, certains ont tenu à lui rendre hommage. « C’était un modèle d’humilité et de simplicité. Cher Maître, Respects éternels », lâche tout ému, le Dr Jean Louis Abena, ancien Secrétaire permanent du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnlt). A sa suite, le Dr Ingrid Kenko salut « Un grand professeur et un encadreur patient ». Le tout premier pédiatre émérite camerounais a tiré sa révérence, après une longue maladie qui le minait depuis plusieurs mois. En effet, en janvier dernier, il avait été admis aux Centres des urgences de Yaoundé, pour être plus tard transféré au CHU, la formation sanitaire au sein de laquelle il aura été directeur. C’est en ces lieux que la mort a eu raison de lui. « Patriarche, merci pour le chemin que vous avez montré », poursuit le Dr Abena.  Le corps médical est d’autant plus en émoi que le Pr a conservé son humilité, même après son passage au Minsanté. « Il a repris ses consultations au CHU après le ministère, sans complexe et en toute humilité.  Pas de signes ostentatoires de richesse personnelle. Sous le renouveau, il faut le relever », tient à souligner un ancien collaborateur du Pr Mbedé.

Réforme majeure et affaire Koumatekel

Sous son magistère de 1988 à 1994 à la tête du Minsanté, les médecins retiennent de lui qu’il est celui qui a apporté une réforme majeure au sein du corps médical. Celle sur les quotes parts. « Tout le monde y a désormais droit à l’hôpital. Et il n’était pas voleur. C’est déjà un exploit sous le Renouveau», martèle le Dr Abena. Autre fait marquant, c’est à lui qu’avait été confié la commission d’enquête de l’affaire Monique Koumatekel, du nom de cette dame dont le ventre avait été ouvert sur le parvis de l’hôpital Laquintinie de Douala.  Une triste affaire, qui avait jeté du discrédit sur la profession. Réputé pour sa rectitude morale, le pédiatre de formation avait la lourde charge de réconcilier les camerounais avec le corps médical ; car le professeur Joseph Mbedé était jusque-là l’alibi qui rassure. Le Pr Mbedé, originaire de Mfou, département de la Mefou et Afamba, était l’un des pères fondateurs du Centre universitaire des sciences de la Santé (Cuss), devenu Faculté de médecine et de sciences biomédicales plus tard.

Share This Article
Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
2 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *