Cameroun. Le taux de prévalence du cancer du col de l’utérus inquiète l’OMS
Voilà pourquoi l’organisme onusien réitère que la vaccination contre le VPH constitue une stratégie efficace de prévention et de contrôle de cette maladie.
Le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme. Au Cameroun, un cancer du col utérin a été diagnostiqué chez 2000 femmes en 2018. « Ces données pourraient être largement sous-estimées du fait de la faiblesse du système national d’enregistrement des cancers », note l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Et le pays figure parmi les pays ayant les prévalences les plus élevées du Virus du papillome humain (VPH) dans le monde. Suffisant donc, pour que cet organisme onusien invite à la vaccination contre cette maladie.
Dans un communiqué de presse de deux pages rendu publique ce 28 octobre 2019, l’organisme onusien « rappelle et confirme une fois de plus l’innocuité et l’efficacité de la vaccination contre le Virus du Papillome Humain (VPH) ainsi que sa contribution à l’élimination du cancer du col de l’utérus », peut-on y lire. Voilà pourquoi, « L’OMS réitère sa recommandation selon laquelle la vaccination contre le VPH constitue une stratégie efficace de prévention et de contrôle du cancer du col de l’utérus ». Il ne fait donc l’ombre d’aucun doute selon l’organisme, que ce vaccin est efficace et l’innocuité établie.
Stratégies couplées
A en croire l’OMS, les pays qui ont introduit le vaccin contre le VPH dans leurs programmes ont réalisé une réduction de 50% du taux d’incidence des lésions précancéreuses du col utérin chez les femmes. Et fort de ce que depuis l’homologation des vaccins contre le VPH, aucun nouvel événement indésirable préoccupant n’a été notifié, « Les vaccins contre le VPH sont recommandés par l’OMS », martèle-t-il.
Toutefois, pour lutter contre le cancer du col de l’utérus, il s’avère capital de coupler à cette stratégie de prévention primaire (vaccination des jeunes filles de 9 à 14 ans contre le HPV) des stratégies de prévention secondaire (dépistage et traitement des lésions précancéreuses des femmes à partir de 30 ans), une prévention tertiaire. Pour l’OMS, c’est une « mesure de santé rentable ».
Et donc, son introduction prévue dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV) au Cameroun est soutenue par l’organisme onusien. De ce fait, l’OMS fustige les réticences et campagnes de désinformation en cours dans certains pays. Car, elles constituent selon l’Organisation, « une menace majeure pour la santé mondiale ».
« Ce n’est pas juste »
L’organisme onusien tient à rappeler que le cancer du col utérin est donc l’une des plus grandes menaces pour la santé des femmes, en particulier dans les Pays en développement. Ceci, parce que l’accès aux mesures de prévention y est limité et, le dépistage souvent tardif de la maladie, à un stade avancé. Couplé à un difficile accès au traitement du cancer du col de l’utérus (chirurgie du cancer, radiothérapie et chimiothérapie, par exemple), les taux de décès sont très élevés. « Cela signifie que de nombreuses femmes, par ailleurs des plus vulnérables du monde, meurent inutilement alors que cela aurait pu être évité. Ce n’est pas juste », regrette l’OMS.