Cameroun.    Le nombre de nouveaux cas de cancer augmente de 50 % en en 10 ans

Au moment où se célèbre au Cameroun ce 4 février, la 20è  édition de la journée mondiale de lutte contre cette maladie, le « Rapport de suivi des 100 indicateurs clés de Santé au Cameroun en 2019 et Focus sur les ODD » révèle qu’il est passé de 10 000 à 15 769.

La progression des cas de cancer est inquiétante au Cameroun. Sur la dernière décennie, le nombre de nouveaux cas de cancer a augmenté de plus de 50%. Selon les données compilées par le ministère de la Santé publique, le pays est passé de 10 000 nouveaux cas en 2010 à 15 769 nouveaux cas enregistrés en 2018. Dans le classement des types de cancers les plus fréquents au Cameroun, le cancer du sein arrive en tête avec un taux d’environ 21 % de nouveaux cas. Il est suivi par le cancer du col de l’utérus qui concerne 14,9% des cas diagnostiqués au cours de l’année 2018. Le cancer de la prostate (14,0%) occupe le troisième palier. Tandis que les cancers du foie (6,1%) et du colorectal (5,5%) constituent respectivement le quatrième et le cinquième type de cancers les plus fréquents au Cameroun.

De manière plus spécifique, les données officielles détaillent aussi les cancers les plus habituels chez les hommes. Pour l’année 2018, il s’agit du cancer de la prostate (34,4%), du foie (11,3%), le colorectal (7,0%), le lymphome non hodgkinien (4,3%) et le cancer du pancréas (4,2%). Dans la même année, les femmes ont été aux prises avec les cancers du sein (35,1%), du col de l’utérus (25,2%), du colorectal (4,5%), des ovaires (4,1%) et de l’estomac (2,9%). Ces statistiques sont consignées dans le « Rapport de suivi des 100 indicateurs clés de Santé au Cameroun en 2019 et Focus sur les ODD ». Ce document de 138 pages présente la situation sanitaire du Cameroun à travers quatre grands thèmes. « Il s’agit donc d’une photographie qui nous permet de mieux nous projeter au moment où le pays travaille à définir sa stratégie de développement pour la prochaine décennie », précise Phanuel Habimana, représentant de l’OMS au Cameroun.

Au Cameroun, le cancer est devenu l’une des principales causes de décès. En sus des plus de 15 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, « 80% des malades arrivent à l’hôpital à un stade déjà très avancé de la maladie », déplore le Pr Paul Ndom, secrétaire Permanent du Comité national de lutte contre le cancer. Et ce cancérologue clinicien d’expliquer : « C’est ça qui est scandaleux Mme. Je suis à ma 36e année d’exercice et j’ai presque chanté la même chose. Les malades arrivent tard à l’hôpital. Voilà pourquoi nous voulons mettre l’accent sur le dépistage. Nous voulons aller vers les personnes bien portantes pour rechercher les anomalies que nous pouvons corriger, pour que ça ne se transforme pas en cancer ». Surtout que 15% de ces patients trouvent la mort.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *