Cameroun. Le gouvernement ambitionne de baisser à 5,3% le taux de prévalence de l’hépatite B

C’est à travers son Plan Stratégique National 2020-2024 lancé le 28 août 2020 à Yaoundé.

La prévalence nationale de l’hépatite B est de 8,3% pour la tranche d’âge 15-59 ans. L’enquête Camphia 2017 de qui sont ces chiffres révèle par ailleurs que ladite prévalence la plus élevée est celle de l’Extrême-Nord avec 17,7% et la tranche d’âge la plus affectée est celle de 25-29 ans (14%). Des catégories d’hépatites virales, celle B elle la plus redoutable car, « peut passer inaperçue pendant des années et avoir des conséquences dévastatrices », avertit le Dr Matshidiso Moeti, directrice Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle précise par ailleurs que l’hépatite virale B représente 85% de la charge de morbidité due à l’hépatite dans la région africaine de l’OMS. Au Cameroun, l’hépatite virale est l’un des principaux problèmes de santé publique. D’où le lancement le 28 août 2020 à Yaoundé, du Plan Stratégique National (PSN) de lutte contre les hépatites virales 2020-2024.

Selon les autorités sanitaires camerounaises, ce Plan va accroître de façon considérable la réponse aux hépatites virales et va conduire à l’obtention de meilleurs résultats de la prise en charge sur la base d’une continuité de soins. Le document déroule la stratégie gouvernementale en matière de lutte contre les hépatites en définissant la politique et les axes prioritaires d’intervention. Il s’agit entre autres, de la vaccination contre les hépatites A, B et E; de la transmission mère-enfant du virus de l’hépatite B à travers la vaccination à la naissance. Le test de dépistage prénatal et la prophylaxie antivirale et la réduction des effets nocifs pour les personnes qui s’injectent des drogues ne sont pas en reste. L’objectif étant de contribuer à la diminution de la prévalence des hépatites B et D respectivement de 8,3% à 5,3% et de 10,5 à 6,5% d’ici 2024 ; et de diminuer également l’incidence des hépatites A et E.

Mise en œuvre

Pour ce faire, il s’agira entre autres, de renforcer l’information et l’éducation sur les hépatites virales B, de dépister celles B et C, de généraliser la vaccination contre l’hépatite B de la naissance à l’âge adulte. En effet, malgré le faible coût de la dose de naissance du vaccin contre l’hépatite B, seuls 13 pays africains l’ont introduit et le Cameroun n’en fait pas partie.

Il s’agira en outre de renforcer la sécurité des actes non médicaux et des soins. La mise en œuvre de ce plan facilitera entre autres, la prise en compte des hépatites virales dans la mise en œuvre de la Couverture Santé Universelle (CSU) et le renforcement du plaidoyer en faveur de la lutte contre les hépatites auprès des partenaires au développement. Les résultats d’impact attendus de la mise en œuvre du plan sont notamment la diminution d’au moins 60% de la mortalité attribuable aux hépatites chroniques B C et D, la diminution de la prévalence des hépatites B et D de 11,9% à 9% et de 10,5% à 8%. « Il s’agit des jalons qui aideront à évaluer les progrès vers l’élimination », a déclaré Phanuel Habimana, représentant résident de l’OMS au Cameroun.

Axes stratégiques

Cinq axes stratégiques y sont définis. Dans le volet prévention des hépatites virales par exemple, le gouvernement à travers son plan, ambitionne de diminuer d’ici 2024, la prévalence des hépatites B et D d’au moins 40% et de maintenir en dessous de 1% la prévalence de l’hépatite C tout en réduisant de 60% l’incidence des hépatites A et E. Celui prise en charge globale des cas avec notamment l’amélioration de l’offre de services essentiels, traitement et continuum des soins de l’hépatite, veut que d’ici 2021, 90% des patients souffrants des hépatites virales auront accès au diagnostic et au traitement contre les hépatites virales ; que 90% au moins des patients co-infectés VIH/Hépatites B et C diagnostiqués sont pris en charge selon les directives nationales d’ici 2021.

L’OMS collabore avec les pays et partenaires pour accélérer les actions visant à réduire de 90% les nouvelles infections par les hépatites B et C et réduire de 65% le nombre de décès liés à l’hépatite d’ici 2030. « Un avenir sans hépatites virales » est le thème 2020 sous lequel la journée mondiale de lutte contre l’hépatite s’est célébrée le 28 juillet dernier. Les Etats veulent éliminer d’ici 2030, cette inflammation du foie.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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