(Lurgentiste.com)- Les cas de fièvre jaune sont sans cesse croissants au Cameroun depuis 2017. « Ainsi, de 20 cas, le pays est passé en 2021 à 44 cas enregistrés dans 30 districts de santé répartis sur l’ensemble des dix régions du pays. Au premier trimestre de l’année 2022, le nombre de cas cumulés sur toute cette période est de 47 cas, dont 7 décès, soit un taux de létalité de 14,89% », indique le ministère de la Santé publique (Minsanté). Une évolution et des chiffres qui attestent de la recrudescence de la maladie en terres camerounaises.
La situation épidémiologique renseigne d’ailleurs que les districts de santé de Ngaoundéré urbain dans la région de l’Adamaoua, de Malantouen et de Foumbot à l’Ouest sont les plus touchés. D’où l’organisation dans les prochaines semaines, d’une campagne de riposte dans ces deux régions. Elle cible les personnes âgées de 9 mois à 60 ans. Les équipes du ministère de la santé publique vont ainsi vacciner 613 000 personnes contre la fièvre jaune.
Cette campagne est d’autant plus importante qu’un seul cas de fièvre jaune est « un sérieux signal d’alerte », car le malade est contagieux même s’il ne présente pas de symptômes. Si la maladie affecte en majorité les hommes (2 hommes pour une femme), l’âge moyen des patients est de 21 ans. Les données indiquent que 30% des patients résident en zone urbaine. A noter que la fièvre jaune est une maladie hémorragique causée par un virus se propageant par la piqûre d’un moustique infecté.
Certains patients peuvent développer des symptômes graves, parmi lesquels une forte fièvre et une jaunisse (un jaunissement de la peau et des yeux). Hormis la prévention par vaccination, les seules armes pour combattre la maladie une fois qu’elle a été contractée sont le repos, la réhydratation et l’administration de médicaments visant à limiter la fièvre, les vomissements et la douleur.
Le Cameroun a introduit la vaccination contre cette dans le Programme élargi de vaccination (PEV) en 1988. Seulement, comme plusieurs autres maladies, la couverture vaccinale était estimée autour de 57 % en 2020, en dessous du minimum recommandé de 80 %. Un faible taux à l’origine de la résurgence de la maladie dans le pays.
Pour rappel, le 4 novembre 2021, les responsables du Minsanté avaient tenu une réunion de crise face à cette résurgence après une éclipse de 4 ans. « Si rien n’est fait, le virus amaril va davantage se propager », avait alors alerté le Dr Shalom Tchokfe Ndoula, secrétaire permanent du PEV. Il avait aussi et surtout prévenu que « dans ce cas, notre pays risque d’être qualifié de dangereux vis-à-vis des autres. Des voyages à destination du Cameroun pourraient être déconseillés et des restrictions sanitaires imposées aux voyageurs qui partent d’ici ».