Cameroun. Fausse alerte sur deux cas suspects de coronavirus
Les résultats des analyses effectués au Centre Pasteur de Yaoundé chez ce couple se sont avérés négatifs.
On en sait un peu plus sur les deux cas suspects de coronavirus Covid-19 notifiés au Cameroun. Selon le rapport de situation à la préparation à une éventuelle importation du Covid-19 au Cameroun, c’est un couple qui est à l’origine de cette fausse alerte. La fiancée, premier malade suspect enregistré, est une étudiante de 25 ans. Arrivée au Cameroun le 12 février en provenance de Chine, elle a subi un screening à sa descente à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen. Le 13, elle néanmoins commencé à avoir un malaise (toux, fièvre intermittente). Malgré ces signes, le 15 février, elle s’est déplacée pour son village natal. Tout ceci, après avoir séjourné avec son fiancé, le deuxième malade suspect. Le jeune homme de 27 ans présentait lui aussi, les mêmes symptômes.
Le 15 février, ces deux cas suspects sont notifiés à la Direction de la lutte contre la Maladie et les Epidémies (Dlmep). Les services techniques du ministère de la Santé publique ont de ce fait mené une investigation. Transportés en salle d’isolement de l’hôpital Central, les résultats des analyses effectués au Centre Pasteur se sont avérés négatifs car, « Les patients peuvent être asymptomatique », explique un épidémiologiste. Au 18 février, « L’état clinique des personnes suspectées est stable », informe Manaouda Malachie.
Défaillances et lacunes
Si les autorités sanitaires manifestent un soulagement sur l’issue négatives de ces cas, il faut quand même relever qu’il y aurait eu des défaillances à la frontière. « Le poste de santé à la frontière a un peu faillit. Car, en dehors du checking qu’ils font, ils doivent avoir le contact de tous les patients provenant de la chine pour un suivi pendant 14 jours avant de se déplacer sur le territoire », indique une source proche du dossier au Minsanté. A ceci, viennent s’ajouter les lacunes auxquelles font face les équipes. En fait, le matériel d’investigation utilisé au niveau des points d’entrées présente des limites.
Plus grave, le personnel hospitalier n’est pas formé à la gestion des cas de Covid-19. Dans le cadre de la gestion des cas, le Minsanté déplore des difficultés dans l’organisation de la quarantaine, l’absence d’un Centre de traitement et l’absence d’un stock de médicament pour la prise en charge symptomatiques des cas. Pour l’heure, les structures de références pour la prise en charge des cas sont uniquement l’hôpital Central de Yaoundé et celui Laquintinie de Douala.
Le Minsanté ambitionne néanmoins de renforcer les capacités des personnels au PSF aéroportuaires de Nsimalen Douala et Garoua et portuaire (Douala et Kribi) à la détection et à la notification des cas ; de former le personnel hospitalier aux mesures de prévention et de contrôle des épidémies, d’approvisionner les salles d’isolement et de traitement et d’organiser la gestion des personnes en provenance de Chine. Surtout qu’il semble s’installer une insidieuse psychose auprès des populations. C’est du moins ce que révèle la veille téléphonique dans le cadre de la surveillance. En effet, le 1510, numéro vert mis sur pied enregistre déjà 76 appels cumulés depuis l’alerte et 29 rien que cette semaine, pour aucune alerte confirmée fort opportunément. Le besoin d’informations supplémentaires sur le Covid-19 se taille la part du lion avec 42% d’appels ; les alertes sont de 2%. Entre temps, les autorités sanitaires font face à une absence de fonds pour la mise en œuvre des activités de préparation.