(Lurgentiste.com)- Une équipe de six spécialistes se déploiera dans les villes de à Yaoundé et Douala du 8 au 12 novembre 2021. C’est à la faveur de la campagne de dépistage et appareillage gratuit des surdités en milieu scolaire au Cameroun. Cette action sociale portée par l’Association de lutte contre la déficience auditive au Cameroun (ALDAC) en partenariat avec le ministère de la Santé publique (Minsanté) et les âmes de bonnes volontés engagées pour la promotion de la santé auditive cible 600 enfants de 6 à 15 ans ayant des troubles de l’audition et un retard ou une absence de langage.
Elle consistera à effectuer le dépistage gratuit de la surdité chez les enfants scolarisés, « par éventuellement des otoémissions et l’audiométrie (examen qui permet de mesurer le seuil auditif d’un patient et renseigne sur le degré de surdité du patient) tonale liminaire en conduction aérienne et audiométrie vocale », précise la note d’information de cette association. En d’autres termes, il s’agira d’effectuer le dépistage de la surdité à travers la réalisation des audiométries, d’identifier les cas de surdités légères, modérées et les orienter vers le protocole du centre de référence pour l’appareillage conventionnel et de faire la sensibilisation sur le dépistage précoce et la prévention de la surdité.
Aussi, ces équipes de spécialistes (médecins, ingénieurs biomédicaux, professeurs de médecine, ORL et audioprothésistes) vont sensibiliser les familles sur la surdité, procéder à une consultation par un ORL, procéder au lavage de l’oreille de l’enfant et réaliser une audiométrie. « Au terme de ce protocole, le bilan auditif de l’enfant sera identifié et en fonction de sa perte auditive, l’enfant recevra sur place un appareil auditif qui lui permettra de compenser son handicap », précise Serge Fankeng, membre de l’Aldac. Les hôpitaux Généraux de Yaoundé et de Douala, le Centre Hospitalier Universitaire de Yaoundé, l’hôpital Gynéco et Pédiatrique de Douala, Laquitinie et l’hôpital de district d’Efoulan ont ainsi été choisis à cet effet.
La déficience auditive de tous les maux
Au Cameroun, le constat fait état de ce que les déficiences auditives légères à sévères qui ne sont pas l’absence complète d’audition, sont méconnues et peu prises en charge. Elles peuvent avoir un lien avec le patrimoine génétique (60% des surdités), des infections pendant la grossesse ou à la naissance (31 % des surdités), les maladies de l’oreille durant l’enfance (18 %) et les médicaments dit ototoxiques (aminosides…) ou encore le bruit. Une déficience auditive non prise a d’importantes conséquences sur l’individu. Ce sont notamment le retard dans l’acquisition du langage, la répercussion sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, le développement des troubles de comportements (repli sur soi, agressivité, violence). La dégradation de l’estime de soi, l’auto-stigmatisation et la démence sénile ou maladie d’Alzeihmer ne sont pas en reste.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 360 millions de personnes dans le monde souffrent de déficience auditive incapacitante, dont 32 millions d’enfants, soit une proportion de plus de 5% de la population mondiale. A noter que pour mener à bien cette campagne, les spécialistes viennent de la France, du Maroc et de la Belgique. L’Aldac a une équipe composée du Pr Alexis Ndjolo (Président), directeur du CIRCB, du Pr Louis Richard Ndjock (Vice-Président), par ailleurs secrétaire général du Minsanté.