Cameroun. 35 milliards de Fcfa pour la campagne de distribution des Milda
L’État finance l’opération à hauteur de 8,5 milliards tandis que le Fonds mondial subventionne 60% de l’opération.
Dès le mois de mars 2019, débutera la 3è campagne nationale de distribution gratuite de 14 millions de Moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (Milda) au Cameroun. La première phase est prévue pour le mois de mars et va concerner les régions de l’Ouest, du Sud, de l’Est et une partie du Littoral. La 2e phase elle, concerne les régions du Grand-Nord (l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord) et l’opération aura lieu au mois de mai 2019. La 3e et dernière phase se déroulera dans les régions du Centre, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest « où nous sommes en train de voir comment maitriser la situation sécuritaire », explique le Dr Dorothy Achu, Secrétaire permanent du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp).
Cette opération qui va mobiliser près de 5000 personnels est financée à hauteur de 35 milliards de Fcfa par trois bailleurs. D’abord l’Etat du Cameroun, 8,5 milliards de Fcfa et va s’occuper de l’achat des Milda dans deux régions. Ensuite, le Fonds mondial qui finance l’achat des moustiquaires dans huit régions. Soit 60% de subvention. Enfin, le gouvernement des Etats-Unis à travers l’initiative du Président américain de lutte contre le paludisme, va aider à la distribution dans la région de l’Extrême-Nord. Le but de cette opération est de prévenir le paludisme, de protéger la population contre la piqure du moustique qui donne le paludisme et donc, de réduire significativement les cas de paludisme et les décès. « On peut espérer dans certains endroits où on va combiner cette approche avec d’autres interventions, envisager l’élimination dans certains districts de santé », indique le Dr Achu.
Et celle-ci de préciser que « La préparation de ce vaste processus a commencé depuis mai 2018 avec une série de réunions pour mobiliser tous les acteurs du niveau central et régional, les gouverneurs des régions, l’engagement des autorités traditionnelles, administratives et même religieuses pour nous aider à mobiliser la population et d’autres ressources même logistiques pour aider à réussir cette grande intervention à leur niveau. De notre côté, au Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp : Ndlr), on mobilise aussi d’autres partenaires parce qu’il y a toujours des gaps ». A noter que dans la répartition de l’octroi des Milda par région, celle du Sud a le plus petit nombre des Milda, tout comme celles de l’Adamaoua et de l’Est. Soit 461 063, 763 972 et 824 309, tandis que les régions du Centre, de l’Extrême-Nord et du Littoral en ont respectivement 2 702 819, 2 680 807 et 2 224 628. Le Nord, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest bénéficieront de 1 666 509, 1 285 384 et 1 062 714. L’Ouest aura 1 195 543 Milda. « Nos données qui proviennent des formations sanitaires montrent que malgré le fait que le taux de mortalité est en baisse, le nombre des cas est stagnant. Donc on est en train de stagner sur le plan de l’endémie. Nous savons que les moustiquaires que nous avons depuis 2016 ne sont plus efficaces ; nous savons aussi que les gens ne les utilisent pas assez. Donc ça fait que le nombre des cas de paludisme stagne », regrette le SP du Pnlp.