Cameroun. 10 000 décès liés au VIH enregistrés en 2022

(Lurgentiste.com)– Le VIH a continué de faire des victimes au Cameroun en 2022. Selon les chiffres de l’agence Spectrum, 10 000 décès liés au VIH ont été enregistrés l’année dernière (Contre 12 000 personnes tuées en 2021). Parmi ces décès, 2 800 concernaient des enfants de moins de 15 ans (hommes et femmes). Soit 28 % de tous ces morts. Ils ont été révélés par ONUSIDA, à l’occasion de la visite officielle de sa directrice exécutive au pays jusqu’au 21 juillet prochain.

Mais dans l’ensemble, la lutte contre le VIH connait certaines avancées au pays. Tenez par exemple, la prévalence dans la population générale chez les personnes de 15-49 ans a progressivement baissé à 2,6% en 2022, selon les derniers résultats du Spectrum produits en 2023.  En 2022, le nombre total de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Cameroun était d’environ 480 000 dont 6,1% d’enfants de moins de 15 ans. Les femmes de plus de 15 ans représentaient 64,1% du total des PVVIH (Spectrum).

Aussi, le pays a atteint les cibles de dépistage et traitement pour ce qui est des objectifs 90-90-90 (bien qu’on parle aujourd’hui de 95-95-95). En effet, 93% des PVVIH connaissent leur statut sérologique ; 95% des PVVIH qui connaissent leur statut sérologique sont sous traitement ARV ; 89% des PVVIH sous traitement ARV ont leur charge virale supprimée. Toutefois, il reste « confronté à une épidémie mixte, à la fois généralisée et concentrée dans les populations clés à haut risque d’infection par le VIH », indique ONUSIDA.

Dans le groupe d’âge de 10-19 ans, l’on compte environ onze fois plus de nouvelles infections chez les jeunes filles (1 100) que chez les jeunes garçons (100), tandis que dans le groupe d’âge des 15-24 ans, le ratio est réduit à un garçon pour trois filles.  « La différence très importante entre les garçons et les filles dans le groupe d’âge 10-19 ans s’explique par une infection précoce et disproportionnée par transmission sexuelle chez les filles de 15-19 ans ».  Ceci, « en raison de l’âge précoce de l’activité sexuelle, des relations sexuelles intergénérationnelles, en particulier des relations sexuelles transactionnelles, et de l’utilisation faible et irrégulière du préservatif dans ce groupe d’âge », poursuit l’agence onusienne.

A noter que les estimations de Spectrum 2023 (pour l’année 2022) indiquent 9 900 nouvelles infections avec un taux d’incidence de 0,36%. Le groupe d’âge des 15-24 ans représentait plus de 26 % (2600) des nouvelles infections, et celui des 10-19 ans environ 12 % (1 200).  Pour rappel, la prévalence nationale montre une disparité entre les régions. Elle est plus élevée dans les régions du Sud (5,8 %) et de l’Est (5,6 %) et plus faible dans la région de l’Extrême-Nord (1,1 %). Dans les deux grandes villes de Yaoundé et Douala, la prévalence est de 2,4% chacune.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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