Bassin du Lac Tchad. La santé mentale des populations inquiète

(Lurgentiste.com)- Les pays du bassin du Lac Tchad sont exposés à des attaques armées récurrentes. La terreur utilisée comme moyen de contrôle social des populations occasionne des multiples cas de troubles psychiques au sein de ces dernières. Cette problématique a ainsi conduit le consortium régional RESILAC (Redressement économique et social inclusif du Lac Tchad) à mener une étude sur la prise en charge des troubles psychiques dans ces quatre pays du Bassin du Lac Tchad que sont le Cameroun, Nigeria, Niger et Tchad.

70% des hommes y sont en cette situation de détresse psychologique et 76% des femmes, d’après l’étude faite sur le terrain par le consortium. A en croire les chercheurs qui ont mené cette enquête, les personnes en détresse psychologique vivant dans cette région montrent une préoccupation excessive pour ce qui leur est arrivé. Ce qui impacte négativement leur situation économique car ils n’ont pas une perspective d’avenir.

Des prises en charge psychosociale ont ainsi été nécessaires mais la réalité du terrain est loin d’être à la hauteur du problème. Tant la santé mentale demeure le parent pauvre des systèmes de santé. En effet, seulement 2% du budget de la santé est consacré à ce secteur, alors qu’il y a qu’un travailleur en santé mentale pour 100 000 personnes. Pour combler ce manque de travailleurs en santé mentale, le RESILAC a formé des secouristes et a mis en place des groupes thérapeutiques. Ce qui lui a permis d’accompagner sept mille huit cent vingt un personnes en situation de détresse.

Au regard de tout cela, les auteurs de l’enquête recommandent aux gouvernements des pays du bassin du Lac Tchad d’établir ou de renforcer la direction de la santé mentale en ressources et mettre en œuvre un cadre thérapeutique de santé mentale au niveau national. Mais ils souhaitent par-dessus tout que ces gouvernements renforcent la formation des psychiatres, psychologues, infirmiers spécialistes et travailleurs psychosociaux.

A noter que les résultats de cette étude axée principalement sur les populations impactées par les violences, la guerre et le manque de ressources économiques ont été présentée au cours d’une conférence internationale tenue le 29 juin à N’Djaména.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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