Hépatites B. Pénurie du Ténofovir 300mg depuis plusieurs mois

Des facturées impayées à l’origine de la rupture de stocks

Difficile de se procurer les médicaments contre les hépatites dans hôpitaux éligibles pour la prise en charge des hépatites au Cameroun. L’information est contenue dans les colonnes du quotidien privé Mutations en kiosque ce 14 juin 2019. Que ce soit au Centre hospitalier universitaire (CHU) ou à l’Hôpital central de Yaoundé, le problème de disponibilité de médicaments se pose avec acuité.  « Nous observons une rupture de stock des médicaments contre les hépatites depuis plusieurs mois », indique-t-on à la pharmacie.

Au sein de cette formation sanitaire, le stock est amplement limité. « Ce dont nous disposons actuellement sera épuisé d’ici la semaine prochaine. Le peu que nous avons reçus récemment nous permet uniquement de gérer nos patients. S’il faille vendre un médicament à un malade, il faudrait au préalable que ce dernier soit enregistré et suivi dans nos services », poursuit la source interrogée par le journal.  

Et donc, « Même si vous avez une ordonnance, il faut que le chef de service rencontre lui-même le patient», précise-t-on au service de gastroentérologie du CHU. Même son de cloche Pavillon pharmacie de l’hôpital Central de Yaoundé. « Nous avons des médicaments mais en très petite quantité, uniquement pour nos malades. Il n’est pas possible de les vendre à quelqu’un d’autre », explique une dame en service dans ce pavillon.

Tensions de stocks

Cette situation trouve justification dans des ruptures de stocks du Tenofovir 300 mg comprimés. C’est du moins, ce qu’un responsable à la Centrale nationale d’approvisionnement en médicaments et consommables médicaux essentiels (Cename), révèle. « Nous avons observé des tensions de stocks du Tenofovir 300 mg comprimés mais nous avons aussitôt passé une commande urgente de 2440 boîtes. Cette petite commande qui ne respecte pas tous les protocoles de passation des marchés a été réceptionnée et distribuée dans les centres de prise en charge des hépatites ».

Et de poursuivre : « Nous avons passé une commande de 30000 boîtes depuis plusieurs mois mais elle n’a pas été livrée à temps du fait des factures impayées. C’est ce qui a causé la rupture ». Même s’il ne précise pas le montant des factures impayées, notre interlocuteur indique qu’elles ont été réglées et que compte tenu du fait que les transactions bancaires peuvent prendre du temps, le fournisseur peut entrer en possession de son dû avec un petit retard.

Et même si toujours selon la même source, une commande a été passée au laboratoire Hetero qui devrait livrer ces traitements dès réception des fonds, la disponibilité en temps réel des médicaments n’est toujours pas garantie. Puisque, la date de livraison des traitements dépend du temps que mettront les transactions bancaires. L’hépatite B est responsable de deux complications à savoir la cirrhose et le cancer du foie. Selon l’association SOS hépatites au Cameroun, son taux de prévalence est de 10%. De manière générale, les décès liés aux hépatites connaissent une progression au Cameroun. Soit en moyenne 10 000 décès par an, à en croire la Société Camerounaise de gastroentérologie (SCG).  

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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