Au Cameroun, les indicateurs de santé maternelle et néonatale restent préoccupants. Selon les données de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2018), le pays enregistre 406 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes, 28 décès néonataux pour 1 000 naissances vivantes, 48 décès infantiles pour 1 000 naissances vivantes et 80 décès pour 1 000 naissances vivantes chez les enfants de moins de cinq ans. Ces chiffres sont bien supérieurs aux Objectifs de Développement Durable (ODD), qui visent, d’ici 2030, à réduire la mortalité maternelle à 140 décès pour 100 000 naissances vivantes et celle des enfants de moins de cinq ans à 25 décès pour 1 000 naissances vivantes.
Pour répondre à ces défis, le gouvernement camerounais a lancé, ce 13 mars 2025 à Yaoundé, un nouveau Plan Stratégique National relatif à l’amélioration de la santé maternelle, infantile et nutritionnelle (SRMNIA-NUT) pour la période 2024-2030. Ce plan vise à mettre fin aux décès maternels évitables et à améliorer la santé des mères et des enfants.
Les priorités du plan
Selon le ministère de la Santé publique, ce plan met l’accent sur plusieurs axes stratégiques :
- Le Chèque Santé et la prise en charge gratuite du paludisme chez les enfants de moins de cinq ans ;
- L’accès aux soins de santé reproductive pour les adolescents, les jeunes et les personnes âgées ;
- La santé en contexte humanitaire, notamment dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ;
- La nutrition, avec des stratégies de lutte contre la malnutrition aiguë et chronique.
Une approche multisectorielle
Le gouvernement et ses partenaires entendent, à travers cette approche multisectorielle, améliorer la qualité des soins, renforcer l’accessibilité aux services de santé et promouvoir des pratiques nutritionnelles optimales. Cependant, le succès de ce plan dépendra de l’adhésion de tous les acteurs et de la mise en œuvre efficace des interventions à haut impact prévues.
Pour le Pr Louis Richard Njock, secrétaire général du ministère de la Santé publique, « il appartient désormais à chaque acteur – décideurs, professionnels de santé et communautés – de faire vivre ce plan ».