Yaoundé. Les personnels non vaccinés contre le Covid-19 interdits d’accès à l’Hôpital général
La sentence du personnel non vacciné contre la Covid-19 à l’hôpital général de Yaoundé (HGY) est tombée hier 12 août 2021. Il ne sera simplement et purement plus admis dans l’enceinte de cette formation sanitaire (Fosa) publique. Précision a été faite dans une note de service du directeur général de la structure hospitalière, le Pr Vincent de Paul Djientcheu, signée le 12 août dernier.
Il rassure toutefois que ce personnel « continuera à percevoir son salaire sans les compléments liés au travail (primes de rendement, transport, garde, astreinte et technicité) jusqu’à nouvel avis ». Par ailleurs, le personnel soignant et non soignant non immunisé « ne pourra plus servir dans les endroits où les patients sont précaires (réanimation, hémodialyse, oncologie, urgences…) », peut-on lire dans le document largement relayé sur les réseaux sociaux.
Mécontentement
Il n’en fallait pas plus pour que les syndicats des professionnels de santé y voient une volonté d’« imposer » et rendre obligatoire la vaccination. Or, « La vaccination est un soin » qu’« On est libre de prendre ou pas. Maintenant qu’il deviendrait obligatoire où allons-nous », s’insurge Sylvain Nga Onana, président de CAP/Santé. Pour lui, il ne s’agit ni plus ni moins que d’« une violation des libertés d’autrui ». Ce d’autant plus que le gouvernement a toujours insisté sur le caractère non obligatoire de la vaccination.
Un discours sommes toute contradictoire si on s’en tient aux propos de Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique (Minsanté). En effet, « Sous d’autres cieux, vous avez compris qu’il y a une obligation déjà de vaccination du personnel de santé et que celui qui n’est pas vacciné n’aura pas de salaire », a-t-il déclaré le 14 juillet dernier lors d’une rencontre avec les responsables des hôpitaux dans le cadre de la réunion d’évaluation de la riposte gouvernementale contre le virus mortel qui a déjà tué 1341 personnes au Cameroun.
Riposte à la 3e vague
Il en veut pour preuve la France où la vaccination sera obligatoire pour tout le personnel des établissements de santé dès le 15 septembre 2021. « C’est important que nous n’arrivions pas là, mais que, spontanément, nous puissions nous faire vacciner dans notre intérêt personnel et puis dans l’intérêt de ceux que nous recevons à l’hôpital ou dans nos bureaux, parce qu’ils peuvent nous dire que nous avons mis leur vie en danger », a ajouté le Minsanté.
Et de poursuivre : « Il faut demander à tout le monde de se faire vacciner parce que cette troisième vague est inévitable. Mais il faut qu’en venant, [elle] trouve des personnes bien préparées, bien structurées et que ça ne puisse pas faire des victimes ». Des propos qui peuvent légitimer la décision du Pr Vincent de Paul Djientcheu ?
Difficile à dire. En fait, selon ce professeur titulaire en neurochirurgie, elle s’inscrit dans le cadre d’un « redéploiement interne en prélude à la riposte de la troisième vague de la Covid-19 où le variant Delta circule déjà à Douala et Yaoundé ». Cette 3e vague pourrait survenir au Cameroun dès le mois d’octobre, à en croire les officiels de la Santé.