(Lurgentiste.com)- Le Dr Félicien Enyime Ntone est le nouveau directeur général du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé. Le médecin psychiatre a été nommé par un décret du Président de la République Paul Biya, ce 24 avril. Difficilement, une nomination a fait l’unanimité et a été saluée par une bonne frange de la classe médicale camerounaise.
C’est que, beaucoup pensent qu’elle est méritée et que le Dr Ntone Enyime est « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Celui qui a été pendant une vingtaine d’années responsable de la Santé mentale dans le pays a désormais la lourde charge de redonner ses lettres de noblesses à cette formation sanitaire en décrépitude avancée. D’ailleurs, le premier psychiatre parmi les médecins formés au Cameroun est décrit par certains de ses confrères comme « l’homme de la situation, ayant une parfaite maitrise du dossier ».
Surtout qu’avant sa nomination, l’unique pédopsychiatre du pays occupait la fonction de DGA de cet établissement sanitaire. Il connait donc parfaitement l’environnement et les plaies qui minent son fonctionnement qui est paralysé depuis 6 ans, car amputé d’une bonne partie de ses services à cause d’une réhabilitation qui devait durer 10 mois seulement. Ainsi, la maternité, la pédiatrie, le bloc opératoire, les services d’imagerie sont à l’arrêt.
Conséquences, « Les services offerts dans cet hôpital d’application sont désormais en deçà de ceux existants dans les centres médicaux d’Arrondissement car pour le moment, seules les hospitalisations et les consultations de routine sont possibles. Les cas graves étant référencés à chaque fois », a indiqué Manaouda Malachie, le ministre de la santé publique. C’était en juin 2022.
Défis
A ce moment-là, ses services avaient affirmé que d’ici fin juillet 2022, la réhabilitation et le relèvement du plateau technique dudit hôpital seront complètement achevés, et qu’il sera opérationnel en début août de la même année. Ce d’autant plus que les travaux de 12 services affichaient un taux de réalisation de plus de 90%. Bien plus, quelques-uns comme le laboratoire et la stérilisation avaient déjà été rétrocédés à l’hôpital sont fonctionnels.
Malheureusement, tel n’est toujours pas le cas à ce jour. Le chantier lancé en octobre 2016 dans le cadre du Plan d’Urgence Triennal volet santé n’est toujours pas achevés. 17 services étaient concernés par cette rénovation. Il est donc conscient des défis qui l’attendent désormais. « Nous allons avec notre tutelle technique, relancer les services de notre hôpital pour le rendre digne d’un CHU. Ceci après plusieurs mois de stand by à cause des nombreux chantiers. Je sais pouvoir compter sur le personnel, notamment les médecins dont la qualification n’est plus à démontrer pour redorer le blason de ce centre hospitalier sur le plan productif », a-t-il déclaré au micro de nos confrères de Crtv Web.
Le Dr Ntone est aussi une tête bien faite. Diplômé de la 6e promotion du Centre universitaire des Sciences et de la Santé (CUSS) où il obtient en 1980 son doctorat. Il a effectué son stage de professionalisation dans les hôpitaux universitaires Pitié Salpêtrière, le Directeur général du CHU est responsable de la filière en charge de la formation des psychiatres au Cameroun. Il est aussi Enseignant de psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université de Yaoundé (chargé de cours).
Avant sa nomination, le Dr Ntone était directeur général adjoint du CHU de Yaoundé. Il cède ainsi son fauteuil au Pr André Omgbwa Eballe, ancien médecin chef de l’hôpital de district de Olembe à Yaoundé.
Celui-ci, ancien étudiant du Dr Ntonè, est agrégé d’Ophtalmologie et titulaire du CAMES. Il est surtout connu pour les nombreux chantiers engagés pendant son passage à l’hôpital de District de Biyem-Assi. Notamment celui de l’hygiène et la salubrité en mettant l’accent sur l’assainissement. L’institutionnalisation de l’éthique médicale et sécurisé les fonds publics dans cette institution hospitalière ; le renouvellement du plateau technique à plus de 80% ; la sécurité avec l’installation des caméras de vidéosurveillance et le recrutement des vigiles portent aussi son estampille.
L’ancien médecin chef de l’hôpital de district de Djoungolo est enseignant de médecine à la Faculté de médecine et Sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I. Ce tandem devra donc rendre au CHU ses lettres de noblesse. A noter que le CHU de Yaoundé est un hôpital universitaire fondé par décret présidentiel le 28 octobre 1965. Il a pour objectif de former des médecins généralistes capables de diagnostiquer et de traiter un large éventail de maladie et de fournir des services de santé.