(Lurgentiste.com)– Au Cameroun, le nombre de nouvelles infections a drastiquement diminué. Il est ainsi passé de 150 mille en 2003 à quinze mille en 2021. La prévalence est passée de 5,5 en 2003 à 2,7 en 2021. Plus de 98% de la population camerounaise a déjà réalisé au moins une fois le test de VIH. En 20 ans, la campagne « Vacances sans Sida » a contribué « de manière non négligeable », à la baisse de ces mauvais chiffres du VIH en terres camerounaises. « Elle se doit donc de se continuer, de muter et de se muer pour prendre en compte d’autres urgences de santé publique pour davantage améliorer ces performances », soutient le Dr Ndongo Jean Serge, expert à la Division des Etudes et Projets à Synergies Africaines contre le Sida et les Souffrances.
D’où le thème « Les drogues tuent et nous exposent au VIH/Sida » retenu pour la 20e édition de « Vacances sans Sida » 2022. « Ce thème nous donne l’occasion de faire prendre conscience des conséquences liés à la consommation de la drogue et des stupéfiants en lien avec les infections sexuellement transmissibles et le VIH/Sida », indique Manaouda Malachie, ministre de la santé publique. C’est que, la consommation des drogues « surtout en milieu jeune prend des proportions de plus en plus inquiétantes ». En effet, 12 mille jeunes dont l’âge varie entre 13 et 15 ans disent avoir déjà consommé au moins une fois le cannabis d’après les chiffres 2019 du ministère de la Santé publique (Minsanté).
Et ce n’est pas tout. 60% des consommateurs de drogues ont entre 20 et 25 ans et 21% de la population camerounaise en âge scolaire a déjà consommé de la drogue d’après le Comité national de lutte contre les drogues (CNLD). Selon l’Onusida, 10% de toutes les nouvelles infections étaient chez les personnes qui s’injectent des drogues en 2019. De même, le risque de contracter le VIH était 29 fois plus élevé chez ces personnes par rapport au reste de la population alerte toujours Onusida. Le trafic et la consommation des drogues ne sont donc pas sans dangers dans notre pays. Ils sont « cause de mortalité et de morbidité, d’infection au VIH/Sida ou de comorbidités et de ce fait même posent un problème de santé public », précise Manaouda Malachie. Pour lui, « la menace est réelle ».
Près de 700 pairs éducateurs et encadreurs seront donc déployés sur l’ensemble du territoire national pendant trois semaines afin de sensibiliser « de manière directe » au moins 500 mille jeunes de 15 à 24 ans. Ils vont mener des actions de sensibilisation et de mobilisation communautaire afin de réduire le nombre de nouvelles infections, d’inciter les jeunes à connaitre leur statut sérologique. L’objectif est de susciter la prise de conscience et réduire le risque de contamination aux IST et au VIH auprès des jeunes scolaires et sensibiliser ces derniers sur les risques liés à la consommation des drogues ; faire connaitre les dangers liés à la consommation de la drogue notamment les risque d’infection à VIH.
Ces pairs éducateurs et encadreurs devront s’appuyer sur la mobilisation communautaire et les réseaux sociaux (communication digitale) pour délivrer ces messages. « Le Sida est un défi permanent qui nous interpelle tous », dixit Dr Ndongo Jean Serge.