Cameroun. Le diabète juvénile coûte annuellement près de 700 000 Fcfa par malade

admin
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Des frais de traitement supportés par l’Etat qui leur assure l’insuline, principal médicament.

Le Cameroun compte selon les statistiques officielles, plus d’un million de diabétiques et un taux de prévalence de 6%. Parmi eux, 10%, sont insulino-dépendants. La grande partie de ces insulino-dépendants sont des enfants dont l’âge varie entre 0-21 ans. La file active de cette tranche est comprise entre 700 et 800 (200 à l’hôpital Central de Yaoundé et le reste disséminé sur l’étendue du territoire national). D’après le Dr Adèle Chetcha Bodieu, pédiatre endocrinologue à l’HCY, le diabète juvénile coûte près de 700 000 Fcfa par an. « Comme c’est un traitement hors de portée de la bourse des parents, les enfants reçoivent gratuitement l’insuline », indique le médecin.

En effet, ces frais de traitement sont entièrement supportés par l’Etat qui leur assure l’insuline (leur principal traitement) et met également à leur disposition les seringues, les lancés, les bandelettes à glycémie, et un glucomètre. « Les parents dépensent uniquement en cas de complications », précise le Dr Adèle Chetcha Bodieu. Ce sont par exemple les hospitalisations, consommables et médicaments. 9 hôpitaux de 9 régions du pays prennent gratuitement ce traitement au Cameroun. Ce sont entre autres, ceux de Ngaoundéré, Bertoua, Bamenda, Bafoussam, Limbé, Maroua et Central de Yaoundé.

De manière générale, les enfants diabétiques ne vivent pas bien leur maladie. « Le plus difficile c’est de pouvoir s’injecter trois fois par jours et sans jamais l’oublier. C’est vraiment difficile », fait savoir Marcelin, jeune diabétique de 16 ans. En réalité, « Au début dès le diagnostic, il y a comme un déni de la maladie avec toutes ces peurs et angoisses, mais vu que leur pancréas ne sécrète pas, voire secrète peu de l’insuline, ils sont obligés de prendre de l’insuline », confirme la pédiatre-endocrinologue.

Et cette dernière de préciser que « Leur quotidien se résume en ceci: ils vont prendre leur glycémies 3 fois par jour pour en savoir les glycémiques à l’aide d’un glucomètre, ensuite doivent s’injecter de l’insuline à l’aide d’une seringue à insuline puis manger par la suite ». Mais parfois, ce quotidien « peut aussi être entaché d’épisodes d’hypoglycémie pour lesquels il est impératif de corriger par la prise des sucres rapides tels que des jus sucré, carreaux de sucre, miel. L’acidocétose diabétique est également une autre complication aiguë du diabète sucré qui elle aussi survient chez les patients diabétiques, dont la prise en charge est également urgente », explique le Dr Chetcha Bodieu.

Le diabète est une maladie chronique qui se caractérise par une hyperglycémie (c’est-à-dire un taux de sucre élevé dans le sang en permanence). « Avec le temps, le diabète peut endommager le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs », relève l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Au Cameroun, elle représente la 5e cause de mortalité. « La journée mondiale du diabète est un moment clé pour attirer l’attention sur cette maladie chronique, qui menace de plus en plus la vie d’Africains », a déclaré Dr Moeti Matshidiso, directrice Afrique de l’OMS. Cette journée mondiale s’est célébrée le 14 novembre dernier.

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