Pr Njom Nlend: « Ça peut être dissuasif pour les gens qui voudraient se prêter à ce genre de pratique »

admin
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Lire les réactions de la Présidente de l’Association des femmes médecins du Cameroun et du Président du Remedic, à la suite du verdict de l’affaire du Dr Kounou Cécile contre Mouaboulou Cécile et autres.

Pr Anne Esther Njom Nlend

« C’est déjà une victoire mais il faut que ce soit définitif et exécutoire »

Je pense que le dossier a été traité avec une relative objectivité. Au niveau de la sanction, je pense que telle qu’elle est libellée, on peut considérer que c’est une bonne chose. Ça peut être dissuasif pour les gens qui voudraient se prêter à ce genre de pratique. Maintenant, il y a des aspects qui relèvent de l’employeur parce que c’était quand même un accident du travail et que j’avais relevé dans notre communiqué. C’est par rapport à la protection et à la prévention et à tout ce qui accompagne en termes de risques. Aujourd’hui le débat en France c’est au niveau de la prime de risque parce que c’est quand même des services où des gens sont très exposés. Il ne faut pas qu’on perde ces éléments. C’est déjà une victoire mais il faut que ce soit définitif et exécutoire parce que sinon ils vont négocier et ils vont faire appel. Ça risque de tomber dans les oubliettes. Il faut que ça marche et que ce soit vraiment exécutoire.

 

Dr Etoa (5)

Dr Roger Etoa, Président du Président du Réseau des médecins de district du Cameroun.  

« La communauté médicale veillera désormais que ce genre d’actes de violences ne reste plus impuni ».

Je dois d’emblée dire que le phénomène n’est pas spécifique au Cameroun. En France, on a dénombré près de 25 000 cas de violences sur le personnel de santé en 2018. Au Cameroun, même si de telles statistiques ne sont pas disponibles, on pense que le phénomène a une ampleur similaire. Dans le milieu hospitalier baigne la souffrance et la détresse humaine, sources de stress et de conflits. Les personnels de soins sont souvent les boucs émissaires, l’exutoire et le réceptacle du mécontentement des usagers qui ne peuvent s’adresser à personne d’autre. Et quand les procédures de sécurité et la communication sont défaillantes, on aboutit à des actes de violence. Dans la communication justement, tout le monde peut être défaillant autant les usagers que les personnels de soins. Les personnels de santé sont des humains et sont faillibles. S’il y a des récriminations portées à leur encontre, des voies de recours existent sur le plan administratif (direction de l’Hôpital, MINSANTE, ONMC) et sur le plan judiciaire. Les personnels de santé sont des justiciables et peuvent aussi faire l’objet des poursuites judiciaires par des usagers qui s’estiment lésés. Toute autre manière illégale de se faire justice fera l’objet de poursuites pénales et civiles comme c’est actuellement le cas. En tout cas, la communauté médicale veillera désormais que ce genre d’actes de violences ne reste plus impuni.

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