Selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), une meilleure couverture de la vaccination contre le HPV, combinée à un programme de dépistage organisé est indispensable à l’élimination de la maladie.
Le 17 septembre 2019, les autorités sanitaires Françaises ont publié les chiffres du cancer du col de l’utérus en 2018. Il en ressort qu’au cours de cette année, cette maladie a causé 1 117 décès en France en 2018, quand 2 920 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Soit près de 3000 nouveaux cas.
Le cancer du col de l’utérus peut être causé par l’infection aux virus du papillome humain (VPH), une infection sexuellement transmissible très fréquente. « Une meilleure couverture de la vaccination contre le HPV, jusqu’ici très insuffisante (moins de 25 %), combinée à un programme de dépistage organisé fondé sur le test HPV est indispensable à l’élimination du cancer du col de l’utérus », souligne le BEH.
Mesures recommandées
Voilà pourquoi, ces derniers mois, les autorités sanitaires françaises et mondiales insistent sur l’importance du vaccin et du dépistage. En effet, la vaccination contre le virus du papillome humain (HPV) pour la prévention primaire d’une part, et le dépistage organisé pour la prévention secondaire d’autre part, sont les pistes préconisées pour éradiquer cette maladie selon Santé publique France, où l’incidence du cancer du col de l’utérus reste élevée.
Parce que, quand « la vaccination anti-HPV permet d’empêcher l’infection virale persistante des souches oncogènes HPV les plus fréquentes », le dépistage va, quant à lui « détecter des lésions précancéreuses qui pourront être traitées à temps avant d’évoluer en cancer invasif », relaie France Info. En France, le vaccin contre les VPH est recommandé pour toutes les filles entre 11 et 14 ans (avec rattrapage éventuel entre 15 et 19 ans), ainsi que pour les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.
« La mise en place d’un programme organisé de vaccination en milieu scolaire, comme il en existe dans de nombreux pays, comme l’Australie, le Canada ou la Suède, permettrait d’augmenter la couverture vaccinale », écrivent dans le BEH Catherine Sauvaget et Elisabete Weiderpass, respectivement chercheuse et directrice du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), l’agence spécialisée de l’OMS pour la recherche sur le cancer.
Aussi, en juillet, la Haute Autorité de la santé a recommandé d’utiliser un test viral pour le dépistage chez les femmes de plus de 30 ans, « plus efficace » que l’examen cellulaire actuellement pratiqué, apprend-on du journal Le Monde. Lequel informe que la mortalité et le nombre de nouveaux cas « n’ont cessé de diminuer depuis 1990 », selon les résultats parus dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence sanitaire Santé publique France.
Hésitation vaccinale et communication
Seulement, la promotion de la vaccination perd en efficacité si en parallèle, les idées reçues et les peurs liées au vaccin ne sont pas combattues. «La méfiance de la population envers la vaccination, et notamment ses doutes quant à de possibles effets secondaires, représente un frein au fait de se faire vacciner » alors que « la vaccination anti-HPV, en complément du dépistage par frottis, reste le moyen le plus efficace d’éviter la survenue de lésions cancéreuses au niveau du col de l’utérus », regrette Santé publique France.
La solution, selon l’agence nationale ? Améliorer la communication et mener des actions notamment auprès des adolescentes et de leurs parents pour agir sur l’une des causes majeures de la faible couverture vaccinale : l’hésitation vaccinale alimentée par un manque d’informations, la crainte d’effets secondaires et un manque de confiance quand à l’innocuité des vaccins, note Allodocteurs.fr.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dans le monde, le cancer du col de l’utérus a causé 311 000 décès en 2018, essentiellement dans les pays à bas ou moyens revenus, et 570 000 nouveaux cas ont été découverts, ce qui en fait le quatrième cancer le plus fréquent chez la femme.