Yaoundé. 37 formations sanitaires privées jugées dangereuses fermées

Olive Atangana
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(Lurgentiste.com)- A Yaoundé, le District de santé de Djoungolo compte plus de 200 formations sanitaires privées. Malheureusement, « Plus de la moitié sont purement et simplement clandestines », s’insurge une source au ministère de la Santé publique (Minsanté). C’est-à-dire qu’elles n’ont pas d’autorisation de création, d’ouverture et de mise en service. 37 d’entre elles « jugés dangereuses pour divers motifs » viennent ainsi d’être fermées « jusqu’à nouvel ordre ». La décision a été prise par Harouna Nyandji Mgbatou, sous-préfet de Yaoundé 1er.

« Ayant appris à la suite de renseignements que certains Centres de santé sont devenus des mouroirs dans le district de santé de Djoungolo, nous avons décidé de voir cette affaire de plus près. C’est ainsi qu’une enquête policière et administrative a été ouverte à la suite de renseignements. C’est elle qui a conduit à la fermeture de ces 37 structures » a-t-il expliqué dans les colonnes du quotidien gouvernemental. Cette décision devra être exécutée par les forces de maintien de l’Ordre (Commissaire spécial de Yaoundé 1 et plusieurs commissaires spéciaux).

Une vingtaine de motifs justifie cette mesure de fermeture de ces structures de prestations de soins et service de santé. L’administrateur civil principal liste entre autres : des pratiques d’accouchement non sécurisées (équipements non adéquats, absence de registre d’accouchement, de registre de consultation prénatale, de suivi post-partum de la mère et de l’enfant) ; l’approvisionnement clandestin/douteux en produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux ; l’activité vaccinale clandestine (approvisionnement clandestin en vaccins, absence de monitoring de la chaine de froid, usage abusif et anarchique des antibiotiques).

« Horreurs »

L’emploi du personnel non formé et qualifié ; la mauvaise gestion des déchets hospitaliers augmentant le risque d’infection nosocomiale; la vente de médicaments de la rue, des locaux exigus et insalubres/délabrés et l’absence de surveillance des maladies évitables par la vaccination ne sont pas en reste. Sur cette base, « On ne peut pas laisser que des centres de santé de fortune continuent d’occasionner des décès au sein de la population », fait savoir le Sous-préfet. Des sept quartiers qui composent ce DS, Nkolodom est celui le plus touché par la mesure, suivi de Mballa 2, Emana et Nlongkak.

« Nous avons été cléments. On aurait pu voir dû fermer plus. Il y a de véritables horreurs dans ce Districts », confie une source sanitaire proche du dossier.En tout cas, « La décision est en train d’être mise en œuvre. Quelques-uns sont déjà fermés et l’opération se poursuit. Tous les 37 centres de santé clandestins seront scellés. Je ne vais desceller que lorsque le rapport du district de santé me fera savoir que les conditions ont été réunies pour leur fonctionnement, conformément à la réglementation en vigueur », assure l’autorité administrative.  

Pour rappel, cette décision rentre dans le cadre de la campagne d’assainissement de la carte sanitaire annoncée en juillet 2022 par Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique. A travers elle, le ministère veut s’inscrire dans une démarche de qualité de tous les soins de santé.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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