Yagoua. Les populations dénoncent la gestion de l’hôpital régional annexe

Olive Atangana
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Les patients ont décidé de déserter l’hôpital régional annexe de Yagoua, au profit du Centre de santé intégré de la même ville « où l’accueil est excellent » et des formations sanitaires privées. C’est que, les griefs de ceux-ci contre cette formation sanitaire de 3e catégorie sont nombreux. Ils vont du mauvais accueil des patients au coût élevé des médicaments en passant par celui des poches de sang et des examens médicaux.

Plus grave, ils estiment que les résultats des examens médicaux ne sont pas fiables. Ils dénoncent aussi le détournement des patients par certains médecins au profit de certaines pharmacies de la ville. D’après les plaignants, il y a derrière cette pratique, le soupçon de rétrocommission. « Les médecins orientent les patients vers les pharmacies du quartier.  Ils trouvent leurs comptes dans cette pratique », dénonce une source sous anonymat au journal L’œil du Sahel.

Ligne de défense

Contacté par ce journal d’informations régionales, le directeur de cette formation sanitaire, le Dr Fidèle Dema, rejette les allégations portées contre sa formation sanitaire. Pour se justifier, il indique s’agissant des prix des médicaments sont homologués et affichés à l’hôpital. En ce qui concernent la qualité de service, il confesse que « Nous sommes en manque de personnel. Il y a un sous-effectif. Si on m’affecte le personnel, tous les problèmes seront résolus ». En effet, le personnel de l’hôpital est constitué majoritairement des jeunes vacataires fraîchement sortis des écoles de formation. Le directeur est resté cependant muet sur certaines dénonciations.

La situation du mauvais service à l’hôpital régional annexe s’est d’ailleurs invitée à la session du conseil municipal de Yagoua tenue le 31 mars dernier. Les conseillers municipaux ont interpellé le maire Pierre Lirawa, par ailleurs président du comité de gestion de cette formation sanitaire. En guise d’explication, ce dernier a indiqué que cette situation n’est pas l’apanage de l’hôpital régional annexe de Yagoua. « Le problème fondamental de l’hôpital c’est le problème récurrent de tous les hôpitaux. Aujourd’hui il se pose en termes de personnels qualifiés. Il manque de médecins et de personnels d’appui. On n’a que des infirmiers temporaires qui n’ont pas un bon salaire», fait savoir le maire.

Médecins déserteurs

Autre problème de cette formation sanitaire publique et pas des moindres, « Les médecins qui y sont affectés viennent juste prendre service et sont réaffectés aussitôt », dénonce le maire. Ce qui fait que « Le directeur est obligé de recruter les volontaires qui peuvent donner un coup de mains », indique ce dernier. Concernant le grief des examens coûteux, « On s’est rapproché du directeur de l’hôpital surtout en ce qui concerne les poches de sang. Pour prendre une poche de sang, il faut faire des examens à cause des multiples maladies liées au sang. Les frais correspondent donc aux différents examens à faire. Il y a un peu plus d’une dizaine d’année, le coût d’une poche de sang était de 8000F. À un certain moment c’est monté à 15 000, puis à 25 000F actuellement. C’est un problème qui tient compte de la réalité de chaque hôpital. Dans certains hôpitaux c’est 35 000F », a expliqué Pierre Lirawa.

Intervenant devant ses camarades conseillers municipaux, le maire a souligné qu’en ce qui concerne l’accueil, il n’y a qu’un seul service consacré à cette activité. Selon lui, la solution serait donc de multiplier le service d’accueil. Il a promis de saisir la commission des affaires sociales de la commune pour mener une enquête sur la gestion décriée de l’hôpital régional annexe de Yagoua.

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Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.
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