Urgent. 1065 cas de rougeole détectés au Cameroun

Déjà cinq décès enregistrés, cinq régions et 30 Districts de Santé touchés.

La revue de la situation épidémiologique du Cameroun a établi son diagnostic le 08 juillet 2019. Cinq régions du pays sont en situation d’épidémie de rougeole : le Nord, l’Adamaoua, l’Extrême-Nord, le Centre, le Littoral. Des sources au ministère de la Santé publique (Minsanté) font également savoir que « la région de l’Est serait aussi probablement en épidémie ». Mais rien n’est certain pour l’heure. Ce qui est établi, c’est que 1065 cas de rougeole ont été détectés au Cameroun. Cette maladie qui a déjà fait cinq morts d’après nos sources, touche aussi 30 Districts de Santé (DS). Dans le Nord, il s’agit de Guider, Figuil, Ngong, Pitoa, Touboro, Bibemi, Garoua 1 et 2, Lagdo et Tcholliré. Soit 10 DS. La région de l’Extrême-Nord est la plus touchée par cette épidémie, avec 15 DS. Ce sont par exemple ceux de Kolofata, Mada, Kousseri, Goulfey, Makary, Koza, Mora, Mokolo, Mozogo, Vélé, Maroua 1 et 2.

Dans l’Adamaoua, l’épidémie sévit dans la zone rurale de Ngaoundéré. Djoungolo, Cité Verte et Nkoldongo dans le Centre, et Bangue dans le Littoral, viennent compléter cette longue liste des localités où des cas de rougeole ont été détectés. Et ce n’est pas tout. Des sources Minsanté confient également que quatre DS sont « en épidémie suspecte. Nous attendons les résultats des prélèvements ». Il s’agit de Poli (Nord), Bakassi et Limbe (Sud-Ouest) et Doume (Est). Pour l’heure, les officiels préfèrent communiquer sur la campagne de riposte rougeole-rubéole en cours de planification. « Le PEV (Programme Elargi de vaccination : Ndlr) va organiser des activités de vaccination en fonction des moyens. Si les moyens n’ont pas encore été mobilisés, vous comprendrez que ça prenne un peu plus de temps », explique-t-on. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Cameroun est en situation d’alerte.

Couverture vaccinale grippée

A la vérité, le pays a mal à sa couverture vaccinale (CV). En fait, depuis 2013, les performances enregistrées par les autorités sanitaires sont en régression. Il y a quelques semaines, le PEV notait même une « grosse baisse en 2018 ». Exceptés le Nord pour le Penta 3, le Littoral et le Nord pour le RR (Rougeole-Rubéole), toutes les autres régions sont en baisse en matière de couverture vaccinale. Soit -6,4 point pour le Penta 3 et -6,4 points pour le RR. La courbe des performances elle, présente un taux de CV de 79,1% pour le RR et 71,0 pour le Penta, après une légère hausse en 2017 (85,5% pour le Penta 3 et 77,4% pour le RR).

Au Cameroun donc, ce sont au moins 200 mille enfants qui n’ont pas pu être vaccinés en service de routine dans les districts de santé à risque, tel que l’a révélé Jacques Boyer, Représentant de l’Unicef au Cameroun. Pourtant, dans le cadre du plan pluri-annuel du PEV 2015-2019, le gouvernement s’est engagé à réduire le risque de décès chez les enfants à travers le relèvement de la CV de 75 à 95%, la couverture de tous les DS en matière de prise en charge intégrée des maladies de l’enfance. Malheureusement, en 2018, le taux de ladite CV était estimé à 86%. Un chiffre largement inférieur au taux de 90% attendu au niveau national.

En rappel, la rougeole est une maladie virale grave extrêmement contagieuse. Selon l’OMS, avant l’introduction de la vaccination en 1963 et sa généralisation, on enregistrait tous les deux à trois ans, d’importantes épidémies qui pouvaient causer environ 2,6 millions de décès par an. Cette maladie reste l’une des causes importantes de décès des enfants. On estime que 89 780 personnes, dont une majorité d’enfants de moins de 5 ans, sont mortes de la rougeole en 2016.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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