Transfusion sanguine. 147 000 poches de sang collectées en 2022 sur un besoin de 400 000

(Lurgentiste.com)– Le Cameroun peine toujours à combler son déficit annuel en poches de sang. Sur un besoin de 400 000 poches par an, le pays n’a réussi qu’à collecter 147 034 en 2022.  « Ceci est certes en nette progression par rapport aux deux années précédentes, mais reste très insuffisant au regard des besoins sanguins estimés à 400 000 poches par an », reconnait le ministère de la Santé publique.

C’était au cours de la déclaration de presse de Manaouda Malachie, ministre de la Santé publique, le 7 juin dernier à Yaoundé. « S’il y avait au moins 270.000 de poches de sang collectées par an, ça va commencer à suffire pour nos besoins », a indiqué en 2022 au cours d’un séjour à Ngaoundéré, le Pr Dora Ngum Shu, directeur général du Centre national de transfusion sanguine.  En prélude à la Journée Mondiale du Donneur de sang qui se célèbre le 14 juin prochain sous le thème : « Sang, Plasma: partageons la vie, Donnons souvent », ce dernier a insisté sur « L’urgence du don de sang au Cameroun ».

Ceci, au moment où 45% des décès maternels sont liés aux hémorragies. Ajouté à ceci le fait que pour trois enfants âgés entre 6 et 59 mois, 5,60% sont atteints d’anémie qui nécessite une transfusion sanguine. Ajouté à ceci l’augmentation du nombre d’accidents de la route et des malades des anémies chroniques.  « C’est là quelques raisons qui donnent toute son importance au geste du don de sang et à la transfusion sanguine », poursuit ce département ministériel.

Chaque Camerounais âgé entre 18 et 60 ans et jouissant d’une bonne santé est donc invité à être donneur, pour accroître la proportion des poches de sang collectées en 2023. Mais au-delà de cet aspect, Manaouda Malachie n’a pas manqué de rappeler la mission principale du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) qui est est « d’œuvrer à doter le Cameroun d’un système de transfusion sanguine sécurisé, efficace et pérenne, capable d’offrir à tous les patients, du sang et des produits sanguins de qualité ».

Il s’agira donc pour cet organe de garantir également la disponibilité du sang et des produits sanguins afin de couvrir au moins 60% des besoins sanguins en 2025, rappelle le Minsanté. Pour y parvenir, le CNTS devra notamment renforcer le cadre infrastructurel, organisationnel et normatif de la transfusion sanguine. Ceci permettra de rendre « opérationnelles et aux normes, 50% des structures de Transfusion Sanguine d’ici 2025 et aussi de mettre en place une stratégie de recrutement des donneurs de sang ».

A terme, il est attendu du CNTS d’obtenir 30% de donneurs bénévoles, volontaires et non rémunérés d’ici 2025 ; d’accentuer la sensibilisation et la communication autour de la question du don de sang. « Il y a donc fort à faire pour cette structure, les associations qui militent en faveur du don de sang et toutes les parties prenantes invitées à redoubler d’efforts pour amener les populations à adhérer à la cause et permettre au Cameroun de disposer du nombre de poches de sang nécessaires », insiste le ministère de la Santé publique.  En rappel, le Cameroun n’a collecté que 140 207 poches en 2021. Soit à peu près 35% des poches.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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