Les derniers chiffrent indiquent que les cas de faim chronique et de malnutrition aiguë sont légion dans la région.
La faim est devenue une hydre indestructible. Les derniers chiffres indiquent que les cas de faim chronique et de malnutrition sont de nouveau en hausse. Actuellement, 821 millions de personnes souffrent de faim chronique ; Soit une personne sur neuf. Au même moment, 1,9 milliard de personnes sont en surpoids dont 672 millions d’adultes obèses. Plus grave encore, un enfant meurt de faim et d’autres maladies causées directement par la malnutrition toutes les six secondes. Au Cameroun, 2,5 millions de personnes souffrent de malnutrition. Soit 32%. Le phénomène touche principalement les enfants dans les régions septentrionales, et aurait atteint des proportions alarmantes à l’Extrême-Nord. En effet, celle chronique touche 320 000 enfants dans cette région. Soit 40%, selon l’enquête smart 2017. La malnutrition infantile constitue l’un des problèmes de santé les plus préoccupants dans la région de l’Extrême- Nord. Les experts de l’Unicef affirment même que cette région a été placée sur la liste rouge, en raison du nombre élevé des cas concernés.
En effet, selon les statistiques de l’organisation onusienne, 27 507 enfants de cette région, souffrant de malnutrition aiguë sévère ont été admis dans 517 établissements de santé soutenus par l’Unicef entre juin 2016 et avril 2017. Ce chiffre correspond aux ¾ des 37 114 enregistrés dans les trois régions du Grand-Nord. Entre temps, pour le seul mois d’aout 2018, Médecins sans frontières (MSF) a recensé dans les villes de Mora et Maroua, 364 enfants malnutris au Centre Nutritionnel Ambulatoire pour les malnutris sévères (Cnas) et au Centre nutritionnel Thérapeutique (Cnti). A Kousseri, l’on a enregistré 270 enfants malnutris. La malnutrition chronique touche principalement la couche vulnérable, notamment les enfants dont la tranche d’âge se situent entre zéro et 59 mois. L’adulte lui, peut avoir les séquelles de la malnutrition chronique. On parle alors de malnutrition aigüe ou de l’obésité.
Causes
Pour certains experts, les causes de cette situation résident dans l’ignorance et la pauvreté. Les femmes ignorent ce qu’elles doivent manger pour rester en bonne santé, elles et leurs bébés. De plus, la majorité d’entre elles ne savent pas que l’allaitement maternel est la meilleure forme de nutrition infantile. D’autres experts de la région eux, soutiennent que le climat rigoureux, avec une courte saison des pluies (cela a un impact sur l’agriculture), crée un environnement propice à la pauvreté. Le résultat est la malnutrition endémique soutenue par la consommation généralisée de régimes pauvres en vitamines, minéraux et fournisseurs d’énergie. Et ce n’est pas tout. Les conflits, les événements climatiques extrêmes liés au changement climatique, les récessions économiques et la hausse des cas de surpoids et d’obésité compromettent les efforts accomplis jusque-là en vue de lutter contre la faim et la malnutrition.
D’où la nécessité d’« Agir pour l’avenir », comme le recommande le thème de la 38è journée mondiale de l’alimentation 2018. Voilà pourquoi La FAO et ses partenaires proposent des actions concrètes à destination des gouvernements, des agriculteurs, du secteur public et du public de manière générale. Aussi, il est rappelé aux femmes que l’allaitement maternel reste le meilleur aliment pour les plus petits. Lequel devrait être l’aliment exclusif des nourrissons de 0 à 6 mois, car il aide à réduire la mortalité liée aux diarrhées et aux effets respiratoires.