Schizophrénie. Plus de 300 malades retirés de la voie publique à Yaoundé
(Lurgentiste.com)– L’opération baptisée « Zéro malade mental dans les rues de Yaoundé » lancée en mai 2021 porte progressivement ses fruits. Tout juste un an après, plus de 321 malades ont été extirpés de la rue et transférés à l’hôpital Jamot de Yaoundé. « Certains d’entre eux ont retrouvé la cellule familiale. « Nous les prenons en charge ici au « Village de l’amour », mais la même prise en charge continue à domicile », explique le Dr Laure Menguene, psychiatre et sous-directeur de la santé mentale au ministère de la Santé publique (Minsanté).
C’est une action menée par des équipes de la direction du Bon ordre urbain de la Communauté urbaine de Yaoundé (CUY), appuyées par une équipe de spécialistes de la santé mentale du Minsanté. Le 4 juin dernier, elles ont retiré 30 personnes atteintes de la maladie mentale en errance (PAMMES) dans les rues de Yaoundé. Ceci, après avoir sillonné les arrondissements de Yaoundé 1er, 3e, 4e, 6e et 7e. C’était dans le cadre de la 7ème phase de retrait des PAMMES.
« Partis de 89 personnes atteintes de maladie mentale en errance déguerpies lors de la première descente dans les rues de Yaoundé, nous sommes à ce jour à une trentaine. C’est un signe qu’on se rapproche petit à petit de notre objectif qui est la prise en charge totale de ces personnes afin qu’on ne puisse plus les voir errer partout », se satisfait le Dr Menguene, par ailleurs responsable de l’équipe de prise en charge. D’elle, l’on apprend que les malades stabilisés ou guéris qui retournent dans leurs familles continuent d’être suivis pour une prise en charge ou afin de s’assurer qu’ils n’ont pas fait une rechute.
Pour leur assurer un bon suivi à domicile, les familles disposent donc du numéro vert 1510 pour recevoir des informations utiles. « C’est financièrement lourd pour la Communauté urbaine de Yaoundé qui a réfectionné le bâtiment qui accueille le « Village de l’amour » de l’hôpital Jamot de Yaoundé, de la clôture en passant par les dortoirs, les toilettes, les cuisines jusqu’au matériel de couchage. C’est également elle qui prend en charge leur nutrition, leur hébergement et leur traitement. Même si, de temps en temps, il y a une âme de bonne volonté qui vient offrir des dons », souligne Denise Ngono Metomo, directrice des Affaires sociales, culturelles et sportives à la CUY.
En tout cas, « C’est une activité salvatrice non seulement pour les familles dont la situation du membre malade était préoccupante, mais également pour les patients qui non seulement recouvrent la santé mais sont réintégrés en familles. Nous aussi sommes satisfaits de voir nos amis de la rue retrouver leur dignité, leur santé. C’est très motivant », fait savoir le Dr Menguene. Raison pour laquelle « Nous pensons que cette activité de la CUY doit être soutenue, mais aussi s’étendre dans toutes les 10 régions. Il serait bon d’ériger cette activité en projet ou programme », conclut celle-ci. A noter que cette opération avait été lancée par le maire de la ville, Luc Messi Atangana, pour lutter contre le désordre urbain.