Des prisonniers infectés par le coronavirus placés en isolement à Yaoundé

Une quinzaine de détenus testés positifs, actuellement en isolement dans la salle des mineurs de ce pénitencier. 

 

On en sait un peu plus sur le statut sérologique des 20 prisonniers suspectés d’avoir le coronavirus à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Prélevés le 13 avril dernier (à la suite d’un soulèvement), les résultats des tests confirment que 13 de ces détenus sont porteurs du virus responsable la pandémie qui secoue le Cameroun depuis le 06 mars 2020.

Alors que la réaction du ministère de la Justice qui assure la tutelle des 91 prisons que compte le Cameroun, reste attendue, les détenus testés positif au COVID-19 sont en isolement à la salle des mineurs de cette maison d’arrêt.

Des tests ont également été effectués sur 37 pensionnaires libérés le 17 avril dernier dans le cadre des remises et commutations des peines décidées par le président Paul Biya, le 15 avril.

Selon nos sources, 17 cas ont été testés positifs dans cette vague. Ils sont en confinement dans le site des logements sociaux d’Olembé qui dispose d’une capacité de 530 lits.

Sortis de la même prison le samedi 18 avril dernier, 50 autres « anciens détenus » ont également été placés en confinement au stade militaire de Yaoundé dont la capacité est de 235 lits.

Une source pénitentiaire confirme que « les sortants sont systématiquement testés au Centre médical situé en face de la prison et mis en confinement parce que plus de 50% sont testés positifs ».

Peur dans le pénitencier

Le personnel de la prison centrale de Kondengui a été doté de matériel de protection composé de masques, gants, eau, savon et des solutions hydroalcooliques. Mais une vive inquiétude prévaut dans ce pénitencier qui compte officiellement plus de 4000 détenus.

Ce sentiment est exprimé aussi bien par des détenus que des geôliers. « La prison semble devenue un pogrome. Les gens ont peur. Le climat est tendu. La procédure de libération implique le personnel. Certains ont dû les contaminer », déclare un préposé de prison.

Pour certains employés de cette maison d’arrêt, la libération des prisonniers arrive sur le tard. « Le pire est à venir au vu de la promiscuité et de l’insalubrité dans les prisons qui n’ont pas été assez désengorgées », regrette une source interne à la prison. Autrement dit, « Le gouvernement n’a pas pris les mesures radicales pour les prisons ».

Quoi qu’il en soit, plus de 350 personnes ont déjà été libérées. « Les procureurs libèrent aussi les détenus ayant commis des délits mineurs et don les affaires étaient en délibérées », révèle notre source.

Désinfecter dans l’urgence

Mais l’urgence semble l’installation des portiques de désinfection et le désengorgement de ce pénitencier. Mais les autorités sanitaires semblent se presser lentement pour déployer les équipes en charge des opérations de désinfection dans cet univers carcéral.

Le Cameroun fait partie des pays les plus touchés par la pandémie du coronavirus en Afrique. Avec la région du Nord-Ouest qui enregistre son premier malade de COVID-19, neuf régions sur les 10 que compte le pays, sont désormais affectés par cette maladie contagieuse. A ce jour, seule la région de l’Extrême-Nord reste épargnée.

Au ministère de la Santé publique (Minsanté), la direction de la lutte contre la maladie et les pandémies fait état de 1163 personnes malades enregistrées à travers le pays, 43 morts et 329 cas de guérison.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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