Paludisme. Le Cameroun attend la livraison de 249 000 doses de vaccin pour 41 districts de santé

(Lurgentiste.com) —Le tout premier vaccin antipaludique sera disponible au Cameroun en janvier 2024. L’information est du Programme élargi de vaccination (PNLP). Pour démarrer cette première phase, le pays va réceptionner 249 133 doses du RTS, S, vaccin homologué par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). «Nous commencerons par les enfants de 6 mois et les suivrons jusqu’à 24 mois», indique le Dr Njoh, Secrétaire permanent adjoint du PEV. Donc, la cible dans un premier temps sera les enfants de 6 à 24 mois.

Ces enfants recevront ainsi 4 doses de vaccins à 6, 7, 9 et 24 mois. «Il faut noter que la cible reste petite parce que la disponibilité du vaccin à l’échelle mondiale est très faible. Ce qui fait que le pays peut seulement en recevoir une petite quantité. C’est cette quantité qui a été priorisée pour débuter l’activité là où le fardeau est le plus élevé dans toutes nos 10 régions du pays », explique ce médecin de santé publique.

Près de 160 millions de FCFA

L’introduction vaccin antipaludique sera faite dans 41 districts de santé (DS) du pays. Ces DS sélectionnés sont : ceux qui présentent un risque plus élevé de paludisme ; ceux où les enfants meurent plus de paludisme et ceux où l’on enregistre plus de cas graves.

Le coût de cette opération d’acquisition de lot de vaccin antipaludique est estimé à 233 105 dollars américains. Soit un peu plus de 158 millions de FCFA. «Pour avoir cette somme, il y a la contribution qui vient de l’État et une partie qui vient des partenaires. L’État a plus de 17 % de la contribution qui a été réservée pour l’achat et l’introduction de ce vaccin », précise le SP adjoint. Avec l’acquisition de ce lot de vaccin, le Cameroun espère ainsi diminuer d’environ 70 % le fardeau du paludisme.

Procédure

Depuis l’annonce par l’OMS de la disponibilité de ce vaccin, le Cameroun s’était prononcé en faveur de son introduction au pays. Il a donc été monté un dossier « avec un argumentaire, une évaluation des capacités opérationnelles et l’impact attendu pour le pays sur la réduction du nombre de décès », avait déclaré le Dr Shalom Tchokfe Ndoula, secrétaire permanent du Programme élargi de vaccination (PEV), à nos confrères de SBBC en septembre 2022.

Précisément, «Le pays a fait une analyse de risque pour identifier les zones où le fardeau du paludisme est plus grave dans notre pays afin d’y introduire le vaccin», poursuit le Dr Njoh. Sa demande a été déposée auprès de GAVI, le partenaire majeur dans la vaccination pour accueillir des doses de vaccin. En effet, le 20 juillet 2022, GAVI a ouvert une procédure permettant aux pays de demander un financement et un soutien pour le déploiement du RTS, S, sur le continent africain.

Ce soutien international de près de 160 millions de dollars américain et réparti sur la période 2022-2025 permettra d’améliorer l’accès au vaccin en faveur des enfants exposés à un « risque élevé » de maladie et de décès dus au paludisme en Afrique. «À ce jour, la demande du Cameroun a été réceptionnée. Donc le pays est prêt pour réceptionner les vaccins et commencer la vaccination contre le paludisme », se réjouit ce dernier.

Au Cameroun, le paludisme reste l’une des principales causes de mortalité. En 2022, cette maladie a encore tué 2481 personnes (contre 3782 en 2021), selon les chiffres officiels du ministère de la Santé publique. Les enfants de moins de cinq ans sont restés le groupe dans lequel ces décès ont été enregistrés dans leur grande majorité. Les régions de l’Extrême-Nord (17,6 %), de l’Adamaoua (17,9 %) et du Nord (14,6 %) sont celles qui ont enregistré les taux de mortalité les plus élevés du pays.

 

Lire aussi :

Le vaccin antipaludique ne sera pas disponible au Cameroun avant 2023

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *