Paludisme. La campagne de distribution des Milda au Centre et Sud-Ouest accuse deux ans de retard

La campagne nationale de distribution gratuite des moustiquaires à Longue durée d’action (Milda) lancée en 2019 a déjà été menée dans 8 régions au Cameroun. Les ménages ont même été couverts à 92% avec une distribution d’environ 95% des Milda, selon le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp). Seulement, cette opération présentée comme l’un des outils majeurs de lutte contre la maladie se fait encore attendre dans les régions du Centre et du Sud-Ouest. Prévue aussi en 2019, elle n’a toujours pas eu lieu. Soit un retard de deux ans qu’accuse l’opération.

Selon des sources au Pnlp, ce retard est dû à un problème de financement. En effet, la distribution de cette pièce est prise en charge par les fonds de contrepartie. En d’autres termes, c’est au Cameroun de mobiliser ces fonds. Un problème de financement que bat en brèche le Dr Dorothy Achu. « Presque tout le montant a été décaissé dans le Compte Spécial à la BEAC. C’est parfois les procédures pour mobiliser les fonds disponibles qui sont longue à cause des contrôles nécessaires », argue le Secrétaire permanent du Pnlp.

D’après elle, la campagne dans les deux régions restantes coûtera environ 8 milliards de Fcfa à l’Etat du Cameroun. Sur le niveau d’avancement des procédures d’acquisition, elle informe simplement que « Les Milda du Sud-Ouest ont été commandées en 2020 et arriveront très prochainement tandis que pour la région du Centre, les formalités pour passer la commande sont en cours dans les différents Ministères concernés ». Ce programme espère ainsi achever la distribution d’ici la fin de cette année, « et au pire des cas en début 2021 en fonction de la date d’arrivée des moustiquaires », précise le Dr Achu.

Et ce médecin de santé publique d’ajouter : « Mon nouveau challenge pour l’année 2021 est la région du Sud-Ouest et le Centre. La première chose, c’est de compléter la campagne pour que les régions du Sud-Ouest et du Centre soient couvertes ». Selon les derniers chiffres officiels de 2019, avec 120 cas pour 1000 habitants, la région du Centre a une forte incidence sur la morbidité et une faible sur la mortalité. « Nous avons enregistrée aussi les forts taux d’incidence dans les districts ruraux de la région du Centre et du Sud », confirme le Dr Achu. Dans la région du Sud-Ouest, c’est 83,9 cas liés au paludisme pour 1000 habitants et 6,1 décès pour 1000 habitants. « Le faible rapportage par les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest nous empêche de se prononcer sur ces deux régions », fait savoir le SP Pnlp.

Des chiffres en légère hausse

En 2020, le paludisme représentait 29% des consultations dans les formations sanitaires et 40% des hospitalisations. Le taux d’incidence de la maladie dans les Fosa est de 103 pour 1000 habitants toujours en 2020 contre 101 pour 1000 habitants en 2019. Soit une augmentation « d’au moins 50000 cas de paludisme sans compter les cas dans la communauté », explique la SP.  Le taux de mortalité actuel lui, est de 16 décès pour 100 000 habitants, comparé au 18 décès pour 100 000 habitants en 2019.

Soit une réduction d’environ 500 décès. En rappel, selon l’Organisation de la Santé (OMS), cette maladie endémique a tué plus de 11 000 personnes au Cameroun en 2019 et 1 million 722 mille 188 personnes ont été testées positives. Le taux de prévalence déterminé en 2018 lors de l’Enquête Démographique de la sante (EDS) est de 24%. « Il sera mis à jour cette année à travers une enquête auprès des ménages », indique le Dr Achu.

Olive Atangana

Journaliste diplômée de l'École supérieure des sciences et techniques de l'information et de communication (Esstic) au Cameroun. Passionnée et spécialisée des questions de santé publique et épidémiologie. Ambassadrice de la lutte contre le paludisme au Cameroun, pour le compte des médias. Etudiante en master professionnel, sur la Communication en Santé et environnement. Membre de plusieurs associations de Santé et Politique, dont la Fédération mondiale des journalistes scientifiques (WFSJ) et le Club des journalistes politiques du Cameroun (Club Po). Très active sur mes comptes Tweeter et Facebook.

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