Ordre national des pharmaciens. Un fauteuil pour 8 candidats

Deux factions sont aux prises pour en prendre le contrôle ce 15 janvier.

Huit candidats sont en lice ce vendredi 15 janvier 2021, pour succéder au Dr Hiag Prosper à la présidence du Conseil national de l’ordre des pharmaciens du Cameroun (Cnopc). « D’habitude, c’est 2 à 3 candidats maximum. Puis, nous procédons au consensus à un moment », explique un pharmacien.

Sur la ligne de départ, on retrouve le Dr Yissibi Pola Emilienne. L’unique femme candidate et secrétaire générale du bureau sortant veut redorer l’image de la profession. Elle aura pour challengers les Dr Christophe Ampoan (le candidat de la compétence et de l’expérience), Nana Franck (pour un nouvel élan dans la profession), Ngoule Charles Christian, Lapnet Moustapha Thomas et Ndongo Eteme Edgard.

Ndombo Koki Samson (chantre d’un Cnopc fort et audible), et Fonderson George (candidat de la fraternité, collaboration et transparence) sont également descendus dans l’arène pour cette bataille électorale. « Tous sont des hommes d’affaires sans véritables projets pour mettre la profession au niveau et la rendre compétitive », critique un jeune pharmacien. Et donc pour l’heure, aucun favori. « C’est une élection inédite, un processus extraordinaire. Donc difficile de faire un pronostic objectif », commente un autre. Selon lui, « La profession est très divisée avec les derniers évènements ».

De nombreux jeunes membres de l’Ordre des pharmaciens ne cachent pas leur désir de voir des nouveaux Hommes arriver aux affaires. « Ça peut être un anglophone ou un béti même si ce n’est pas possible, la profession étant dominée par nos frères de l’Ouest », analyse un membre de l’Ordre en service dans une structure hospitalière.

La longue marche vers l’AG

C’est depuis 2018 que cette élection n’a pas pu se tenir. Deux factions sont aux prises pour en prendre le contrôle. D’un côté, le bureau sortant chapeauté par son président le Dr Hiag Prosper et d’un autre côté, les candidats à ce poste, soutenus par le ministère de la Santé publique. Le bureau sortant est fortement contesté par la faction menée par le Dr Ndombo Koki Samson Mauricet. Cet imbroglio entretenu par leur autorité de tutelle, a déjà conduit à l’annulation de plusieurs élections.

En effet, entre novembre 2019 et février 2020, le bureau sortant a proposé au moins 5 dates au ministre de la Santé publique pour l’organisation d’une AG élective. Mais, « Pour une raison que nous ignorons, ce dernier n’a donné suite à aucune de ces correspondances », confiait en septembre dernier une source au sein de l’Ordre. En tout cas, « La vérité c’est que ce grabuge autour des élections n’honore pas la profession », disent à l’unanimité les pharmaciens interrogés.

En réalité, cette guerre tire ses sources des velléités de contrôle de l’économie et de l’industrie pharmaceutique, et davantage de la prochaine entrée en vigueur de la Couverture santé au Cameroun. « Lorsqu’on aura cet outil, l’économie du médicament se portera mieux. Les pharmaciens iront mieux, l’industrie qui s’installe fonctionnera mieux et on créera plus d’emplois dans le secteur », a expliqué le Dr Hiag Prosper.

Après avoir fonctionné pendant deux ans avec un bureau (sortant) dont le mandat était forclos, et après 24 mois de bataille pour l’organisation d’une Assemblée générale (AG) élective, les pharmaciens espèrent que leur Ordre sortira de cette AG avec un nouveau bureau légitime et légal…